lundi 14 octobre 2024

Laurence anyways

Pour la première fois depuis sa reconstruction il y a un peu plus d'un an, nous nous sommes rendus au cinéma UGC Ciné Cité Part-Dieu en traversant les allées désertes du centre commercial. Nous poursuivons en effet notre Festival Lumière avec un film franco-québécois réalisé par Xavier Dolan (1989). Ce dernier était d'ailleurs l'invité de cette projection et il nous a présente le film qu'il a réalisé et qui est sorti en 2012, Laurence anyways.

Nous sommes en 1989, Laurence Alia est professeur de lettres au Québec. Il est en couple avec Fred qui elle, travaille dans l'univers du cinéma. Alors qu'elle lui fait la surprise de l'emmener à New York City pour fêter son anniversaire, Laurence refuse ce cadeau et lui annonce qu'il est une femme transgenre et qu'il / elle n'a jamais osé en parler avant... Le choc digéré, Fred décide de l'accompagner dans son projet de transformation...

Xavier Dolan apporte, en 2012, sa pierre à l'édifice pour mettre en avant cette réalité que certains humains naissent avec un sexe qui ne leur correspond pas. Il montre combien dans les années 90, il était difficile pour eux / elles de se dévoiler. Si depuis des avancées ont été faites, il est encore très compliqué d'affronter le regard des autres. C'est d'ailleurs un très beau travail que Xavier Dolan nous offre en nous montrant les visages des gens que croisent Laurence lorsqu'elle franchit le pas en s'habillant en femme. C'est un film qui questionne énormément et qui sort, du point de vue des plans, de ce qui peut-être fait dans la majorité des films. Le réalisateur prend le temps pour cadrer, il effectue des changements de scènes qui deviennent quasiment des chefs d'œuvres en mêlant couleurs, atmosphère, décors, personnages. C'est une véritable prouesse esthétique. 
Notons le très bon jeu de Melvil Poupaud (1973) que nous apprécions de plus en plus mais également celui de Nathalie Baye (1948) dans le rôle de sa mère. Côté québécois, Suzanne Clément (1969) est une découverte.
Petite particularité, le film est sous-titré pour comprendre les expressions québécoises.
Enfin, notons deux chansons qui nous ont donné envie de danser : Fade to grey (1980) de Visage et Betty Davies eyes (1981) de Kim Carnes.

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