La Cascade du Bief de la Chaille

Le départ de la randonnée d'aujourd'hui s'effectue depuis Les Rousses. 

Rentrés en forêts, nous réalisons vite que les vaches jurassiennes ne sont pas effrayées, d'une part d'entrer dans les bois, et d'autre part par notre présence. Celle-ci semble vouloir nous barrer la route. Des panneaux nous informent de ne pas trop nous en approcher en cette saison car elles ont donné naissance à leurs veaux et peuvent être agressives en voulant les protéger. Sans trop nous écarter, nous éviterons la confrontation.

Les chemins se vident de la présence de bovins.

Grâce à la vidéo suivante, vous allez pouvoir découvrir comme si vous aviez randonné avec nous, cet enchantement que nous propose la rivière Bief de la Chaille.

La cascade n'a pas un gros débit mais fait partie de celle que l'on découvre à la dernière minute, où la surprise se réalise au tout dernier moment, en prenant son temps après une longue marche en forêt.

Des fermes ont été restaurées au croisement du Chemin du Bief de la Chaille et du Chemin de Bacon.

La suite de la rando est nettement moins intéressante puisque si le plan nous indique étant la Route des Jouvencelles c'est la bien la RD29 que nous empruntons, route départementale plutôt bien circulante qui nous mène cependant dans un village un tantinet particulier. La Cure se situe en effet sur la frontière.

Une partie est donc française tandis que l'autre suisse. Cette situation perdure depuis 1862 et le Traité des Dappes qui cède à la France la Vallée des Dappes permettant de récupérer la route qui mène des Rousses au Col de la Faucille, route stratégique pour la France de l'époque. La Suisse reçoit en échange la même superficie de terres cédées dont certaines parties de La Cure. Du jour au lendemain, certaines maisons qui étaient en France se sont donc retrouvées en Suisse. Pire, certaines maisons ont été coupées en deux par le tracé de la nouvelle frontière tel l'Hôtel Franco-suisse. Le propriétaire, malin, peut alors jongler avec les réglementations des deux pays permettant également durant l'Occupation de la Seconde Guerre Mondiale de faire passer des fugitifs.

La Gare est suisse et nous assistons au départ du train qui descend en direction de Genève et de Lausanne.

C'est là que nous décidons d'allonger notre randonnée et de la poursuivre en Suisse. 

Direction les pâturages suisses où nous nous installons pour pique-niquer.

Petit clin d'œil à Matoo car nous avions lu son billet sur le Mur d'Hadrien ; merveille que nous n'avons encore jamais vu; peu de temps avant de découvrir ces nombreux murs construits pour évacuer les pierres des champs mais également pour délimiter les parcelles et éviter au bétail de s'éloigner. On est bien loin de l'utilité du Mur d'Hadrien mais ils sont assez ressemblants.

Depuis le Noirmont, on aperçoit, bien dissimulé le Fort des Rousses 

mais également le Lac des Rousses.

Ici aussi, on trouve d'anciennes maisons abandonnées.

Ce que nous croisons en grand nombre après les vaches, même si leur nombre est moindre, ce sont les bornes frontières. Elles portent les blasons des pays existants à l'époque de leurs implantations, ainsi qu'un numéro et l'année de leur pose. Dans ce coin, côté France, c'est surtout l'Aigle Impérial du Second Empire de l'Empereur Louis Napoléon Bonaparte qui est indiqué plutôt que la Fleur de Lys dans d'autres régions.

Si nous marchons en France, les vaches broutent l'herbe suisse.

Si nous pensions être paumés en pleine campagne, nous réalisons soudainement que ce ne sont plus des champs devant nous mais... un terrain de golf, celui des Rousses.

Âmes sensibles s'abstenir mais ce sont les lois de la Nature :

Nous entendons le piaulement d'un faon que nous repérons assez rapidement. Eloigné de la forêt, il a dû perdre la trace de sa mère. Affolé, il semble cherche où aller, où se mettre à l'abri. Nous le voyons bondir vers un fossé pour tenter de retrouver la trace des siens. Il disparait alors de notre vue. 

Ce jeune Bambi, comme dans le dessin animé, va devoir compter sur lui-même pour survivre à toute attaque de prédateur...à moins que le personnel du golf dans lequel il s'est retrouvé l'ait récupéré...