samedi 4 septembre 2021

Du Pico do Arieiro au Pico Ruivo

Les éditions allemandes Rother spécialisées dans les guides de randonnées et qui sont très bien conçus, parlent de la marche que nous faisons en cette journée de dimanche comme étant "une randonnée royale sur le toit de Madère".
Ce n'est pas de la publicité mensongère, lisez et voyez plutôt.
Notre petit cabriolet nous mène au Pico do Arieiro via la VR1 puis la plus sinueuse encore ER103.
Une place de parking, l'une des dernières, nous attend tout près de la cafétéria et des magasins de souvenirs. Nous endossons nos sacs et nous nous approchons du sommet du Pico do Ariero à 1 810 mètres. Une borne le prouve.
Juste à côté de nous, un gigantesque radar de la Força Aérea, l'Armée de l'Air du Portugal, scrute les environs.
Le paysage qui s'ouvre devant nous, nous émerveille.
Il est si grandiose qu'il nous laisse sans voix et nous mettons un peu de temps à reprendre le pourquoi de notre venue ici. Certes, admirer le paysage en fait partie mais nous avons surtout une randonné de 6 heures devant nous.
Comme partout dans l'île, les sentiers sont balisés et sécurisés.
Nous en profitons pour dire un grand merci aux ouvriers qui ont permis un tel exploit, car, même si les marches sont inégales, si parfois on aurait préféré marcher sur la terre directement, ce qui se fait à certains endroits, rendre praticable ce vertigineux cheminement relève de l'exploit.
Nous voici partis d'un bon pas.



Commence alors pour nous la découverte de l'intérieur de l'île, parfois en grimpant sur des sommets, parfois en traversant les montagnes par des tunnels creusés dans la roche. 
Le guide Rother nous avait prévenu qu'il fallait être équipés de lampes, nous avons chacun nos frontales.
Les chemins que nous empruntons sont de toute beauté et nous ne savons pas où regarder.
Très rapidement cependant, nous réalisons que la marche va être sportive étant donné le relief qui se profile devant nous.
Les chemins deviennent plus compliqués, un ou deux câbles métalliques nous permettent de nous aider dans notre progression.
Que l'on regarde devant ou derrière nous, le sentier est époustouflant.
Tantôt nous descendons, tantôt nous montons et régulièrement entre ces dénivelés, nous empruntons de sensationnels tunnels.
Sur la falaise, au-dessus du passage dans la roche, de drôle de plantes poussent à la verticale : des aeonium glandusolum.
Voici une première entrée de tunnel,
et une seconde où il fait tout de suite sombre car il y a un angle à l'entrée.
Si le départ était aride, peu à peu, la végétation devient plus présente jusqu'à devenir luxuriante.
Le chemin quant à lui ne cesse de nous impressionner.
Ici, c'est celui qui nous permet d'accéder à une arête. Les escaliers laissent place à des échelles ou un groupe d'italiens est à la peine.
Ce doit être la partie la plus costaude de cette randonnée pour l'aller même si le retour nous promet également de belles difficultés là où il n'y en avait pas eu forcément quelques heures plus tôt.
Le vert prédomine dorénavant.
La vipérine de Madère doit être très belle lorsqu'elle a sa couleur violette mais elle reste exceptionnelle à cette saison aussi, après la floraison. Elle peut atteindre 1,80 mètres de haut avec ses épis floraux.
Les troncs et les branches argentés de ces arbres sont ce qu'il reste de la majestueuse et de l'immense forêt qui se trouvait là avant le passage de violents incendies.
Une maison permet de boire et se reposer, la Casa de Abrigo (1 775m). Là, les randonneurs sont plus nombreux car d'autres chemins convergent vers ce point. Pour information, nous effectuons le trajet le plus long et le plus difficile.
C'est donc avec une très grande joie que nous atteignons le Pico Ruivo et ses 1 862m. 


Au loin, on devine l'Océan Atlantique et une mer de nuages mais sur ma photo, ce qui a attiré mon œil en l'ouvrant sur mon ordinateur, c'est l'objet volant non identifié dans le ciel. Non, ce n'est pas un avion mais une abeille que j'ai pris en plein vol. Au zoom maximum, elle apparait très grande.
Nous pique-niquons sur le toit de Madère.

Il est temps de faire demi-tour étant donné qu'une fois de plus, l'itinéraire possible en une journée ne réalise pas une boucle.
Le retour, surtout les derniers kilomètres, sera rude mais les lieux sont tellement grandioses qu'on en oublie la fatigue. 
Max découvre un habitant local qui n'a absolument pas peur des Humains : la perdrix rouge.
De retour à la cafétéria où nous nous ressourçons d'une boisson fraîche, nous sommes fiers de pouvoir comptabiliser cette randonnée supplémentaire qui est sans doute la plus mémorable que nous ayons effectuée et de crier haut et fort : "Nous l'avons faite !"
C'est décapoté à bord de notre FIAT 500 que nous prenons la route du retour...

1 commentaire:

plou a dit…

Très très beau !!