jeudi 14 novembre 2024

Ma mère c'est pas un ange (mais j'ai pas trouvé mieux)

Forcément, nous ne parlons pas de nos mamans qui, elles, le sont des anges, non, le titre de ce billet fait référence à la pièce de théâtre que nous sommes allés voir hier au soir.
Si la dernière vue au TNP nous avait extrêmement déçus, Ma mère c'est pas un ange (mais j'ai pas trouvé mieux) nous a réconcilié avec la programmation de cette année. 
C'est dans la Salle Jean Bouise, plus confidentielle, que nous pénétrons l'univers atypique d'Emili Hufnagel et Michel Laubu, créateur du Théâtre Turak en 1985 dans le 5arrondissement de Lyon. La compagnie propose des spectacles en France et dans le monde entier. Toutes ces créations proviennent de ce pays merveilleux et imaginaire, la Turakie. A notre tour hier au soir et durant 1h10, nous faisons un bond en Turakie, dans cette contrée particulière, extraordinaire où des personnages souriants côtoient des marionnettes animales. Dans cet univers, un ours en peluche prend vie, les rats sont sympathiques et bienveillants et jouent de la musique. La veille femme semble être de la famille de Calamity Jane et n'hésite pas à tirer sur tout ce qui bouge, à commencer sur les rats qui pourtant sont là pour l'aider. 
Très peu de paroles mais tous les mouvements sont bruités en direct par les musiciens. De la musique d'ailleurs il y en a beaucoup, pour tous les goûts et l'on passe facilement du classique au rock avec délectation. Les moments paisibles succèdent à ce qui peut s'apparenter à une folie furieuse. Si la vieille femme joue les notes de la célèbre musique du film Jeux interdits (1952) à la guitare de façon maladroite et timide, elle nous étonne lorsqu'elle se lance dans un bœuf endiablé.
On rit énormément mais on s'émeut aussi beaucoup.
La mise en scène visuelle, par la présence de cette maison vitrée, nous rend spectateur, voyeur de l'intimité de cette femme. Mais ce visuel nous donne l'impression de plonger dans un doux rêve agréable regrettant de nous réveiller à la fin du spectacle mais donnant toute notre énergie pour les applaudissement des ces quatre artistes très polyvalents.
Le spectacle, car c'en est un avec un grand S, questionne sur la famille, le passage du temps, la solitude, la peur, la vieillesse, la marginalité...
Bravo au quatre comédiens musiciens manipulateurs, Charly Frénéa, Audric Fumet, Simon Giroud et Patrick Murys.
Nous allons suivre de près la Turakie car régulièrement, de nouveaux spectacles sont proposés. 
Voici quelques photos issues du site du théâtre que nous vous invitons à consulter : Turak.
C'est l'histoire d'une vieille femme qui rentre chez elle, ferme sa porte à double tour et tue quelques rats à la carabine avant de s'endormir. Sur ses deux oreilles, croit-elle? Seulement, rien n'est si simple. Les rats s'obstinent à ne pas mourir, les voisins débarquent, déplacent ses affaires, ouvrent ses fenêtres... Au cours d'une nuit d'insomnie et de solitude, elle feuillette l'album de ses souvenirs, entrelacs d'aventures triviales et héroïques. Elle va à la rencontre d'espoirs qui serrent le cœur et d'angoisses qui transforment les rêves en cauchemars...

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