lundi 8 mai 2023

A la découverte des Tsingy Gris et de la riche faune et flore de Madagascar

Après un petit déjeuner malgache à discuter avec notre serveuse, nous partons avec Rosephine, Victorine et Jean-Claude à quelques kilomètres de là pour débuter notre randonnée de la journée.

Si WWF (World Wide Fund for Nature) organisation internationale créée en 1961 a un temps assuré l'entrée du parc, 

c'est dorénavant l'Etat qui gère le lieu. De ce passage WWF, il ne reste que des ruines. 
Pour atteindre les Tsingy Gris, il va nous falloir traverser la Forêt Sacrée d'Ankarana. 
Comme nous l'écrivions hier, il y a de nombreux fady; interdits; dans cette réserve. Ainsi, la chasse, la cueillette, consommer de la viande de porc, consommer du voanjobory (pois secs), faire pipi ou la grosse commission, avoir des rapports sexuels ou pour les femmes avoir ses règles sont interdits ! Il y a tout une autre liste de fady dont celle de ne pas y faire pénétrer de chiens. Si bien que le Roi Tsimirao III a interdit aux autorités d'amener des chiens de recherches lorsque qu'un couple de touristes s'est récemment perdu, couple pourtant accompagné d'un guide. Tous ont été retrouvés sains et saufs et malgré la présence de groupe internationaux munis de tout un attirail technologique, la rumeur dit que ce sont les "Esprits" des lieux qui ont permis aux secouristes malgaches de les retrouver. 
Le peuple des Hauts Plateaux, les Merinas, sont également interdits d'entrer sur ce territoire car ils ont fait la guerre aux Antakarana à partir de 1832. Depuis lors, et encore de nos jours, on sent un ressentiment entre les gens du Nord (Antakarana) et les habitants de Tana (Merina). 
Nous ne sommes concernés par aucun de ces fady et pouvons donc randonner tranquillement. Nous sommes étonnés par des groupes d'étudiants en tourisme venus ici faire des cas pratiques de guidage de touristes. Très nombreux, ils seront pourtant extrêmement silencieux et discrets.
Rosephine a un savoir énorme sur ce parc et son environnement et notre bavarde Victorine se mord la langue pour s'empêcher de parler car il a été convenu que ce serait notre seconde guide qui nous donnerait les explications. 
Le premier lieu incroyable que nous atteignons, c'est le lit de la Rivière Souterraine. Si actuellement il est à sec, 
dès qu'il pleut, l'eau monte à une vitesse très rapide avant de s'enfoncer dans ce gouffre en chutant en cascade via cet amphithéâtre naturel.
Les scientifiques ont réussi à suivre cette rivière souterraine en y mettant un produit coloré. Il s'avère que l'eau se jette... dans le Canal du Mozambique !
Il y a des millions d'années, nous nous trouvions à l'emplacement de la mer. Les preuves sont nombreuses avec toute une série de fossiles.
La richesse de la flore et de la faune est immense. 
La flore regroupe un nombre très important de plantes et d'arbres de toutes sortes que les filles aiment à nous faire reconnaître. 
La star, c'est le baobab que l'on retrouve partout dont voici les fleurs.
A Madagascar, si nous nous sentons plus grands que la moyenne parmi la population, alors que nous ne sommes de taille moyenne en France, ici, face à la nature, nous sommes nains. Sur la photo suivante je passe aisément sous des racines aériennes. 
D'autres arbres, s'ils ne sont pas gigantesques possèdent des branches qui se mélangent.
Avec toute cette verdure, cette chaleur et cette humidité, on oublie que Madagascar entre dans l'Hiver Austral mais les platanes eux le savent car ce sont les seuls qui sont en train de perdre leurs feuilles.
Celui-ci a un nom facile à retenir, c'est l'Arbre à Vazaha. Pourquoi ce nom ? Les Malgaches ne manquent pas d'humour car comme les blancs, il pèle avec le soleil !
Les fleurs ne manquent pas, même si ce n'est pas la meilleure période. 
Rosephine nous met d'ailleurs en garde car l'autre plante qui se trouve derrière ces magnifiques fleurs blanches, qui ont des sortes de longues aiguilles qui se cassent facilement et laissent couler une sève blanche. Si par malheur on touche ce liquide blanc et que l'on se frotte ensuite les yeux, il y a de grande chance pour que l'on perde la vue. Autant vous dire que nous ne touchons à rien. 
Mise à part cette plante, une grande majorité d'entre elles à Madagascar sont médicinales et toutes ou presque ont une vertu. Beaucoup les connaissent, et faute d'argent pour se procurer des médicaments, les utilisent pour se soigner. Si leur efficacité semble guérir les petits bobos et certaines maladies, elles ne sont malheureusement pas miraculeuses pour des maladies plus graves. 
Certes la flore est riche mais la faune l'est aussi car dans cette immense forêt vivent des centaines d'espèces animales que nous ne craignons pas de rencontrer si ce n'est les serpents. Fort heureusement, ils se feront discrets. 
Voici un florilège de ces animaux de toutes tailles dont ils faut, pour certains se méfier. Si ce ver est inoffensif, ce mille-pattes, même si sa piqûre n'est pas mortelle, est très douloureuse. 
Heureusement, malgré la chaleur, nous portons des pantalons pour éviter tout désagrément. 
Ce gros lézard tout visqueux ne mange que des plantes.
Les animaux sont présents sur le sol, mais également dans les arbres ou dans le ciel telle cette libellule géante.
On ne compte plus les geckos
ni les caméléons. Si ces derniers nous fascinent, les Malgaches ne les portent pas dans leur cœur. Une croyance, une de plus, dit en effet que si un caméléon entre dans une maison, il annonce la mort de l'un des membres de la famille. Ce spécimen a pris la couleur du tronc.

Mais celui qui nous fascine le plus et qui nous fera arrêter de mettre la main sur les troncs d'arbres, c'est le gecko-mousse à queue foliacée. Il est quasiment invisible sur un tronc. 
Arrivez-vous à le voir sur la photo suivante ? 
Incroyable non ?
Les oiseaux bien évidemment ne manquent pas mais il est plus difficile de les photographier.
Sur celle-ci, j'aime beaucoup la toile d'araignée qui diffuse un arc-en-ciel, au-dessus de l'oiseau.
Les autres grandes stars de Madagascar ce sont les lemuriformes ou lémuriens. Il en existe une grande diversité. Ceux du parc sont sauvages et ils ne sont pas nourris par les guides au contraire d'autres parcs. Ils restent dont éloignés de nous et c'est tout aussi bien car ils conservent ainsi leur état sauvage. 
En voici quelques uns.

Riches de toutes ces découvertes, nous parvenons peu à peu à un océan de rochers car c'est bel et bien ce qui se présente à nous.
C'est incroyable, nous restons sans voix. Les rochers sont tellement serrés les uns contre les autres qu'il est impossible de s'y promener. Des explorateurs ont tenté l'expérience mais qu'à de très rares endroits.

La pierre est en plus très coupante faisant de ce lieu l'un des endroits les plus hostiles de notre planète.
Il semblerait que cet océan de pierres a attiré les équipes d'Hollywood car des scènes du dernier Indiana Jones, Indiana Jones et le cadran de la destinée qui sortira en France le 28 juin prochain, auraient été tournées ici. Reste à savoir si elles ont été conservées au montage. 
Les pierres qui résonnent et font de la musique, 
réverbèrent également la chaleur si bien que nous ne pensons qu'à une chose, nous mettre à l'ombre sous le toit de la petite case au loin.
Pour l'atteindre, il faut emprunter une passerelle himalayenne au-dessus d'un précipice en respectant les consignes de le franchir un par un.


Il nous faut encore nous frayer un chemin à travers un parcours étroit,
avant d'atteindre un dragon sculpté par la nature.
Nous faisons une longue pause pour boire et reprendre des forces et c'est plein d'entrain que nous faisons la route du retour pour rejoindre Jean-Claude qui nous attend pour repartir à Antsiranana...

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