vendredi 17 mars 2023

1976 / Chili 1976

Hier au soir, le film diffusé au cinéma Le Zola à Villeurbanne est une avant-première que nous vous invitons à aller voir en salles lors de sa sortie le 22 mars prochain. Il nous vient tout droit du Chili et a été réalisé par une actrice chilienne, Manuela Martelli (1983). 1976 / Chili 1976 est son premier film et il nous a convaincu. 

Convaincus nous le sommes par le sujet, certes difficile mais utile pour montrer combien une simple femme au foyer peut contribuer à la résistance lors d'une dictature. On est loin d'une super héroïne mais c'est ce qui rend cette femme encore plus admirable. Avec ses propres moyens, dans son quotidien, elle se dresse à sa manière contre le régime en place. Car on parle là de la terrible et sanglante dictature instaurée au Chili de 1973 à 1990. L'histoire est dramatique mais met en avant le courage de cette femme et durant toute la durée du film on est plongé dans cette ambiance angoissante ou chaque instant est compliqué pour les différents personnages. Personne ne fait plus confiance en personne car en plus de la très violente répression ou intimidation, la population s'est elle-même rendue prisonnière en se mettant des limites sur ce qu'il convenait de dire, de faire, d'agir pour éviter tout problème. La scène la plus flagrante est le repas de famille mais encore plus lorsque l'héroïne rencontre un inconnu dans un restaurant. Là où dans un pays démocrate comme le notre nous pourrions discuter librement avec un inconnu à la table voisine de la notre, ici, l'exercice devient périlleux car chacun à leur tour, les deux personnes vont se méfier l'une de l'autre. La musique renforce ce sentiment d'enfermement, de surveillance car elle apparait avec un son très fort, voir désagréable à des moments où l'on ne s'attend pas entendre ce genre de musique. 
1976 / Chili 1976 est un excellent film politique et nous avons eu la chance d'avoir l'actrice principale dans la salle. Aline Küppenheim (1969) était en effet présente et a pu répondre aux questions des spectateurs dans un français impeccable. 

Notons également la présence d'une diaspora chilienne importante qui a pu témoigner de cette terrible période de l'Histoire de leur pays qu'ils ont du quitter. 
On sort chamboulés par cette projection car ce sont des gens comme vous et nous que nous avions sur l'écran dans une situation que beaucoup de Français ont connu durant l'Occupation Nazie mais également dans d'autres pays, hier, aujourd'hui et sans doute demain dans des dictatures qu'elles soient d'extrême-gauche ou d'extrême-droite.
Rendons hommage à toutes ces personnes du quotidien qui ont / prennent / prendront des risques.

Carmen fait ses courses dans une droguerie de Santiago en compagnie d'autres clients. Alors qu'elle obtient la teinte de peinture voulue, une femme hurle dans la rue qu'elle est en train de se faire enlever en criant son prénom et son nom. La clientèle fait comme si de rien n'était, tandis que Carmen s'approche de la devanture. L'employé ferme alors la grille, le calme revient dehors, les cris disparaissent. Les pots de peinture sont installés dans le coffre de la voiture de Carmen et alors qu'elle va s'installer au volant, elle trouve la chaussure d'une femme sous sa voiture. Elle est très troublée mais poursuit sa vie. Accompagnée de son employée de maison, elle prend la direction de la villa secondaire du couple car elle doit y superviser les travaux de rénovation. Le Père Sanchez vient la rencontrer pour lui demander son aide pour soigner un jeune homme, blessé...

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