lundi 28 novembre 2022

El circuito W (partie 4)

Nous sommes partis encore aujourd'hui pour une longue randonnée et c'est tôt au petit matin que nous levons le camp. Alors que nous plions notre tente et que nous préparons notre petit déjeuner, nous entendons d'autres randonneurs s'écrier "Hay zorros, hay zorros !". 
Alors je veux bien croire que nous ne sommes pas encore tout a fait bien réveillés, mais que vient faire Don Diego de la Vega alias le justicier masqué Zorro en Patagonie  ? Ci-dessous, celui qui l'a le mieux interprété, Guy Williams (1924-1989) dans la série Zorro (2 saisons / 78 épisodes + 4 téléfilms / 1957 à 1961 / ABC)
Et puis quand même rapidement, on réalise que ce sont des renards de Magellan qui se trouvent au-dessus de notre camp. Zorro = renard.  Désolé pour celles et ceux qui s'attendaient à les voir, mais nous n'avions pas nos téléphones sur nous pour immortaliser la scène. 
Voici une photo trouvée sur Internet.
Le ciel de Patagonie va une nouvelle fois changer d'aspect très souvent dans la journée et il commence avec ce qu'on peut qualifier de météo nuageuse. On voit d'ailleurs qu'il a neigé au loin et il est vrai qu'il fait assez frais ce matin.
La nature nous offre des baies colorées mais comme on nous l'a appris, nous ne les connaissons pas donc nous n'en mangeons pas. Nous aurions finalement pu car il s'agit de baies comestibles.
Si nous nous éloignons du Lago Pehoé, notre chemin nous mène à un plus petit, la Laguna Los Patos. Même avec un ciel très chargé en nuages, le lac est très beau.
Derrière ce lac, il y a son grand frère, nettement plus vaste, el Lago Grey.
Arrivés au point de vue qui était normalement le point final de notre randonnée,
nous voyons pour la première fois de notre vie, des icebergs. Nous restons sans voix devant ces blocs de glace de couleur bleue.
Ils arrivent tous du lointain Glaciar Grey. Motivés par ce que l'on voit, nous décidons d'aller au plus près en gardant en tête l'horaire du départ de notre bateau depuis le port de Paine Grande.
Notre énergie et nos forces s'en voient décuplées et c'est avec une motivation inattendue et incroyable que nous débutons une marche rapide. Nous savons que nous serons épuisés ce soir, mais l'effort en vaut la peine et nous nous surprenons à réussir même si le glacier semble ne jamais vouloir s'approcher ! Et pourtant, comme le prouvent les photos suivantes, nous atteignons notre but.
Dorénavant, il est visible très clairement. On réalise que le glacier entoure une colline, La Isla où le sommet, Nunatak, culmine à 406 mètres.
Une fois que nous avons traversé el Rio Olguin
nous descendons au niveau des plages du Lago Grey où seuls les icebergs nagent dans son eau.
La maison du campement Grey semble être un insecte devant le glacier.
Enfin, nous voici au plus près del Glaciar Grey et ses icebergs. C'est M-A-G-N-I-F-I-Q-U-E !
Nous restons là tous les deux à scruter et à observer chaque détails malgré le vent et le froid. 
Nous terminons cette série de photos par deux panoramas.
C'est le vent et l'heure qui tourne qui nous forcent à partir de cet endroit magique et pourtant si fragile du fait du réchauffement climatique. J'espère que nous continuerons à l'avenir à voir de telles merveilles sur notre planète.
Nous rebroussons chemin en nous retournant un nombre incalculable de fois. Derrière nous, sur El Cordon (818m), il neige.
Au-dessus d'El Cordon, le mur de neige est el Glaciar Pingo.
Si ce rapace se pose à un mètre de nous au moment où l'on mange une barre énergétique, on a failli revivre la mésaventure de Frédéric au Japon,
la nature a décidé de nous offrir un autre cadeau. Dans un trou, au milieu des nuages où apparait le ciel bleu, un oiseau plane en descendant à grande vitesse dans notre direction.
Ce n'est autre que l'emblême du Chili, un géant dont l'envergure peut atteindre 3 à 3,50 mètres, qui se rapproche. Voici le condor !
En quelques battement d'ailes, il est déjà loin. Merci à toi, ô grand condor !

Si la nature a été sympa jusque-là, elle l'est nettement moins dorénavant puisque le vent souffle extrêmement fort, nous faisant souvent perdre l'équilibre. Les derniers kilomètres sont compliqués.
De retour à notre camp de base et comme nous savons que nous allons rentrer tard, nous mangeons une pizza à la cafeteria avant de faire la queue pour monter dans notre catamaran. 
Nous profitons de la traversée sur le Lago Pehoé pour regarder le paysage défiler sous nos yeux tout en nous reposant.
Au port de Pudeto, nous prenons un autocar pour rentrer à Puerto Natales à quelques 150 kilomètres de là. Là aussi, nous nous laissons conduire en prenant des photos.
Les routes sont agrandies ce qui laisse prévoir l'arrivée de nombreux touristes dans un avenir proche. Espérons que cela ne modifie et ne perturbe pas trop les lieux...
Tandis que Frédéric prend des photos de paysages, il parvient à faire LA photo que personne ne serait arrivé à prendre avec un invité surprise. 
Nous traversons en effet d'immenses prairies où vivent les guanacos en toute liberté.
La nuit est tombée lorsque nous atteignons Puerto Natales où nous retrouvons la vie moderne avec ce qui nous a le plus manqué : un lit ! Vous imaginez bien que le sommeil va vite nous gagner...