samedi 2 octobre 2021

Harvey

Cette pièce écrite par Mary Chase (1906-1981) en 1944 est un classique du théâtre américain.
Le metteur en scène Laurent Pelly (1962) aidée par la traductrice Agathe Mélinand proposent depuis hier aux spectateurs du TNP de Villeurbanne de la découvrir.
C'était donc pour la grande première que nous nous sommes rendus hier au soir aux Gratte-Ciels pour assister à la toute première représentation dans notre pays de Harvey.
Ce fut une très belle découverte et pour une fois, la pièce est accessible à tous car il faut bien le dire, les pièces jouées au TNP sont parfois assez élitistes et compliquées. 
Cette comédie fait du bien pour terminer une semaine de travail en se détendant et en riant.

Elwood P. Dowd est un brave homme d'une quarantaine d'années, très gentil et ayant le cœur sur la main. Il ne s'est jamais marié et vivait avec sa maman jusqu'à son décès dans la grande maison familiale. A sa disparition, la sœur d'Elwood, Veta, s'y installe avec sa fille, Clémentine. Veta cherche à marier Clémentine mais la chose est rendue difficile du fait de la réputation d'Elwood. Car Elwood crie à qui veut l'entendre qu'il a un ami, un grand ami de plus d'un mètre quatre-vingt-dix, un pooka, créature magique celte, qui a pris l'apparence d'un grand lapin blanc. Veta épuisée par son frère, se rend à un asile psychiatrique pour le faire interner. Mais lorsqu'elle débute ses explications au Docteur Sanderson, ce dernier la croit malade et la fait interner en lieu et place de son frère...

Vous l'avez compris, durant toute la pièce, on ne sait plus qui est le fou ou qui ne l'est pas. Mary Chase nous parle de folie et nous montre comment il est facile de passer pour fou pour un tiers alors que l'on peut être normal pour d'autres. Elle parle de différence, de tolérance, de solitude. Si parfois le ton devient grave et émouvant, rapidement la comédie refait surface et laisse place aux rires. L'auteure laisse place au pouvoir de l'imagination et au rêve si bien que Harvey, le lapin blanc géant, va apparaître à d'autres personnages de la pièce. Si Frédéric ne l'a pas vu, il me semble bien l'avoir aperçu et j'espère que nous le verrons à nouveau car son apparition, même temporaire, est synonyme de rêve et de bien être loin du monde qui nous entoure dans lequel règne le bonheur, la bienveillance, la gentillesse...

Courez au TNP, vous ne le regretterez pas car troupe est formidable et les décors impressionnants bougent avec les comédiennes et comédiens.



Jacques Gamblin (1957)
Pierre Aussedat (1957)
Christine Brücher 
Thomas Condemine 
Emmanuel Daumas
Grégory Faive
Katell Jan 
Agathe L'Huillier
Lydie Pruvot
en alternance :
Sven Narbonne / Kevin Sinesi

Terminons ce billet en vous parlant d''une adaptation cinématographique en 1950 sous le titre Harvey avec non plus le très bon Jacques Gamblin, mais l'excellent James Stewart (1908-1997)
Encore un film inédit à découvrir prochainement...

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