vendredi 13 août 2021

Le Mont Laval et les Tours de César

Pas de brouillard au réveil sur le Lac du Bourget ce mardi matin, nous allons pouvoir randonner (15,59km) malgré un plafond nuageux très, très bas.
Nous montons en voiture par une route très étroite à La Chambotte, hameau de l'ancienne commune de Saint-Germain-la-Chambotte devenue Entrelacs (6 920 habitants). Entrelacs; qui comme son nom l'indique est située entre les Lacs du Bourget et d'Annecy; est constituée des villages d'Albens, de Cessens, d'Epersy, de Mognard, de Saint-Germain-la-Chambotte et de Saint-Girod.
Chargés de nos sacs à dos, nous partons en direction du Mont Laval par des chemins forestiers.
Les chemins sont assez mal ou pas balisés si bien qu'il nous arrive de perdre leur trace et de traverser en pleine forêt.
Nos ennemis jurés, les moustiques, profitent de ce sang frais pour s'abattre sur nous et après plusieurs piqûres, nous sortons notre arme, le spray répulsant et apaisant Marie-Rose.
Avec la pluie quasiment incessante, les champignons prolifèrent mais comme nous ne nous y connaissons rien, nous préférons les laisser aux spécialistes tel Tonton Guy.
Le Mont Laval est assez rapidement atteint et depuis le sommet, un belvédère nous permet d'avoir une vue sur la partie sauvage du Lac du Bourget, juste au-dessus de la maison où nous logeons.
Voici la plage de Châtillon et son petit port.
A l'opposé, sur la gauche, se cache Aix-les-Bains.
Derrière nous, ce sont les Alpes qui se découvrent, entourées de vilains nuages.
Alors que nous entrons dans une forêt où les bûcherons s'en donnent à cœur joie, ailleurs, de jeunes arbustes sont plantés ou en cours de plantation comme l'atteste cette nurserie de jeunes arbres divers et variés.
L'Histoire nous rattrape soudainement et nous marchons dorénavant sur une ancienne voie romaine.
Marcher ici nous procure une drôle d'impression, cette impression que nous nous trouvons dans un endroit qui a tant de choses à raconter. Le chemin, situé entre deux falaises, semble être effectivement sous surveillance. On imagine des Romains puis plus tard des soldats du Moyen-Âge se dressant au-dessus de voyageurs pour contrôler les accès par cette voie unique. 
La végétation est à cet endroit étrangement luxuriante et nous avons l'impression de nous trouver dans une serre humide où poussent toutes sortes de fougères.

Ce lieu donne un sentiment de magie et l'on ne sait si l'on va voir apparaître un Merlin l'Enchanteur ou des spectres venus d'une lointaine époque. D'ailleurs je vous l'avoue, à cet endroit précis, j'ai l'impression d'avoir aperçu dans mon dos, une ombre passer à vive allure...
A travers la végétation, se dresse des murailles d'un très ancien château.

Surnommé Tours de César, il s'agit en fait du Château de Cessens-Vieux construit au sommet de la Montagne de Cessens (830 mètres) au XIIe siècle. Il ne reste vraiment plus grand chose de ce château, qui; il faut le dire, dès 1614 déjà, commençait à tomber en ruines. Dans peu de temps, il aura sans doute complètement disparu étant donné l'avancée de la végétation.
Si la nature tue peu à peu ces souvenirs du passé, elle permet à de jolies petites bêtes bien vivantes de vivre sereinement en ces lieux tel ce joli écureuil roux. 
Nous arrivons à la Chapelle-Notre-Dame-de-la-Salette (il en existe beaucoup en France !) et c'est là que nous pique-niquons
avec le Jura sous nos pieds, la Plaine de l'Albanis et les Alpes en face de nous comme l'indique ce panneau.

C'est très paisible comme endroit ce qui nous permet de reprendre des forces pour la suite.

De jolis chardons viennent embellir le paysage où le soleil est le grand absent.
Nous longeons le Mont Laval sur notre gauche et le Lac du Bourget sur notre droite en traversant à travers champs et en utilisant les passe-barrières installés par les agriculteurs.
Nous sommes intrigués car à cet endroit, le fil électrique qui sert de clôture semble avoir été arraché et trainé sur de nombreux mètres. Nous soupçonnons le bétail d'avoir provoqué ces dégâts et nos soupçons sont vite avérés puisqu'au milieu du chemin, nous trouvons ce troupeau de vaches installés en mode "j'me la coule douce".
Alors que nous nous approchons et que nous prenons toutes les précautions pour ne pas les effrayer, l'une d'entre elles prend peur et ce sont toutes les vaches qui prennent peur. De vrais moutons !
Etant donné que le ravin est à quelques mètres à droite et que nous ne souhaitons pas les voir tomber et se fracasser par delà la falaise, nous décidons d'escalader les barbelés pour entrer dans le pré où ces ruminants devraient se trouver !
Nous passons devant elles, complètement ahuries de nous voir dans leur enclos alors qu'elles se trouvent elles sur le chemin de randonnée.

Heureusement que nous avons fait cet écart, car, une fois le troupeau dépassé, nous marchons à nouveau sur le sentier qui ne fait que descendre et se rétrécir. Espérons que les bovins auront fait demi-tour derrière nous.
Les montagnes autour du Lac du Bourget sont un lieu de départ pour de nombreux parapentistes que nous voyons soudainement au-dessus de nos têtes et que nous regardons sans doute du même air ahuri que le faisaient nos vaches précédemment.
Nous sortons du bois et entamons une longue marché sur la RD991B en pleine chaleur.
Heureusement que nous apportons toujours avec nous plus d'eau qu'il n'en faut car nous nous désaltérons extrêmement vite sous la chaleur du bitume.
Une consolation cependant à cette marche difficile et inintéressante sur cette route goudronnée, c'est le passage à pieds sous ce tunnel creusé à même la roche.
Notre voiture récupérée, nous montons tout en haut de la Chambotte au belvédère. 
Si le restaurant est entièrement moderne et refait à neuf, il en existe un à cet endroit depuis 1882.
Victoria (1837-1901), Reine du Royaume-Uni et d'Irlande, Reine du Canada, Reine d'Australie et Impératrice des Indes appréciait beaucoup la vue qu'on a depuis cet établissement où elle est venue en 1885, 1887 et 1890.
Si le restaurant actuel propose en effet une vue imprenable derrière les vitres de sa salle à manger, une terrasse panoramique accessible permet de découvrir les alentours avec le Massif (encore enneigé) de Belledonne au fond, la Croix du Nivolet au-dessus de Chambéry à gauche et le Mont Granier à droite.
Alors que nous arrivons à notre maison de vacances, la pluie s'invite et semble vouloir s'inviter encore et encore...

1 commentaire:

plou a dit…

Beau périple