lundi 18 novembre 2019

Entre tradition et modernité

A cause du décalage horaire, nous nous levons assez tardivement et il fait déjà grand jour à la fenêtre de notre hôtel.
Le quartier de Geylang conserve encore d'anciennes maisons typiques avec des façades et des volets de couleur.
Nous prenons le métro à la station aérienne de Kallang
pour nous rendre dans le Quartier Colonial à la station City Hall.
C'est là que subsistent encore les bâtiments construits lors de la présence britannique à Singapour.
Le tout premier monument que nous rencontrons est Saint Andrew's Cathedral construite sur une ancienne église qui avait été installée là en 1836. La Cathédrale, elle, date de 1851.
 
Le gigantesque bâtiment suivant est la National Gallery un musée d'art inauguré en 2015 qui regroupe deux anciens monuments : la Cour Suprême et l'Hôtel de Ville. On pourrait penser ces édifices anciens mais celui de la Cour Suprême a été construit en 1939 tandis que celui de l'Hôtel de Ville dix ans plus tôt en 1929.
Les britanniques nous étonnerons toujours car pour trouver un plus vieux monument, il faut regarder à gauche de la National Gallery pour découvrir une immense pelouse, Padang, dont le gazon est parfaitement entretenu et un bâtiment surplombant ce qui s'avère être un terrain de cricket.
 
C'est ici que fut construit le 3e siège du Singapore Cricket Club qui existe encore de nos jours.
On essaie d'imaginer la vie des colons ici en 1884, à regarder un match de cricket en pleine chaleur. Il y avait sans doute des ventilateurs ou de grands éventails manipulés par des serviteurs. Les colons devaient sans doute boire du thé glacé ou des limonades en mangeant des scones.
Alors qu'on aurait pu penser cette fois avoir devant nous l'Hôtel de Ville, il n'en n'est rien puisque c'est le Victoria Theatre and Concert Hall, un théâtre et une salle de concert. L'édifice a été construit en deux temps l'un en 1862, l'autre en 1909.
Pourquoi diable ont-il été mettre une horloge dans un théâtre ?
Deux ponts relient le Quartier Colonial au quartier moderne où nous étions la veille.
 
Nous longeons la courte rivière Singapour (3,2km) en nous promenant le long du Boat Quay où de nombreuses statues racontent le passé de la cité état.
Les maisons d'origine paraissent ridiculement petites avec les gratte-ciels si proches.
Certains gratte-ciels intègrent de véritables parcs suspendus.
Des bateaux mouches locaux promènent les touristes sur la rivière et jusque dans la baie.
Récemment restauré et transformé, le Old Hill Street Police Station, l'ancien commissariat de Hill Street a la particularité de compter pas moins de 927 fenêtres ! Elles sont aujourd'hui aux couleurs de l'arc-en-ciel.
Mieux vaut traverser River Valley Road en empruntant une passerelle
et cela tombe bien puisqu'elle nous mène dans un immense parc : Fort Canning.
Cette colline, haute de 47 mètres (je sais c'est ridicule) nous permet de prendre un peu de hauteur et d'entrer en pleine nature alors que nous sommes dans une ville gigantesque. Et pourtant, nous croisons ici un coq perché dans un arbre,
un genre de gros lézards (ou un caméléon ?)
On trouve même le plus célèbre fruit de Singapour et de Malaisie : le durian dont nous vous reparlerons plus tard dans notre récit. Sachez toutefois que ce fruit est adoré des singapouriens et des malaisiens mais qu'il est interdit de le transporter dans les transports en commun et de le conserver dans sa chambre d'hôtel ! Pour les explications, vous devrez patienter...
Nous aimons beaucoup la forme de ces arbres et ses petites feuilles très discrètes mais nous n'avons pas réussi à connaître leur nom. Si quelqu'un le connait nous aimerions nous renseigner s'il pousse sous notre climat.
Depuis Fort Canning Hill, on voyait, il y a quelques années la mer... c'est loin d'être le cas dorénavant.
C'est là que le "père du Singapour moderne", le britannique Stamford Raffles (son nom est partout dans la ville !) fait construire sa résidence en 1823.
Mais en 1861, il faut protéger Singapour militairement et la résidence de Stamford Raffles laisse place à un fort défensif.
Aujourd'hui encore, on ne peut pas se rendre tout au sommet et il est formellement interdit de prendre des photos car les militaires singapouriens ont toujours une base installée là.
Toutefois, une très intéressante exposition a lieu dans une salle fort heureusement climatisée pour marquer les 200 ans de l'arrivée de Stamford Raffles à Singapour (1819) et les 700 ans de l'Histoire singapourienne. Sur plusieurs murs, on voit une frise chronologique remonter le temps à travers les différents continents de notre planète et en quelques minutes l'Histoire mondiale défile devant nos yeux.
Nous buvons un thé à la buvette de l'exposition et je suis confronté à une incompréhension totale face à un jeune serveur qui semble pourtant me parler en anglais mais que je ne comprends absolument pas. J'apprendrai plus tard que ce jeune garçon m'a parlé en singlish, un patois d'anglais local. Heureusement, sa collègue me parle dans un anglais tout à fait acceptable.
Entrés par la petite porte du parc, nous en sortons par la grande.
Nous n'avons qu'une rue à traverser pour entrer au National Museum.
Une fois de plus, la climatisation est bienvenue.
Nous passons ici quelques heures à découvrir l'Histoire de Singapour.
Voici une vue que l'on avait de la ville à l'époque de Stamford Raffles.
Ça n'a que légèrement changé !
La présence d'un char et des vélos de l'Empire du Soleil Levant nous apprennent que les britanniques ont perdu Singapour très rapidement durant la Seconde Guerre Mondiale car l'armée britannique attendait une invasion venue de la mer alors que les Japonais sont arrivés par la Malaisie et que ces derniers ont pris le contrôle de la ville avec une poignée de chars et d'hommes venus à vélo. Pour le Premier Ministre Winston Churchill ce fut l'une des plus honteuses défaites pour le Royaume-Uni.
Nous avançons dans le temps pour assister au discours télévisé du Premier Ministre Lee Kuan Yew qui pensait encore pouvoir faire rester Singapour en Malaisie.
Mais il n'en fut rien et la population se rua pour célébrer la déclaration d'indépendance sur Padang.
Notons encore quelques jeux célèbres : le mahjong
 
et surtout ces petits jeux qui ont inondé le monde dans les années 80 et avec lesquels nous avons joué Frédéric et moi.
 La visite terminée, nous allons manger en passant devant des façades colorées de vieilles maisons.
 
Notre repas sera local et dans un food-court au milieu des habitants sans l'ombre d'un touriste. On y mange superbement bien pour très peu d'argent.
On peut acheter son journal en sortant à un distributeur automatique. Notons qu'il ne semble pas y avoir beaucoup de choix dans la presse locale.
Ouah !
C'est le cri qui s'échappe de nos bouches, oui je sais ça fait peur ce genre de cri complètement dingue. Mais nous ne pouvons pas faire autrement lorsque nous découvrons notre premier temple hindou, Sri Krishnan sur Waterloo Street.
La couleur est partout et il y a un nombre incalculable de statues et de statuettes représentant les divinités hindoues : Rama, Shiva, Vishnu, Ganesha, Brahma, Murugan, Parvati, Lakshmi, Saraswati.
Les statues représentent parfois des corps d'hommes ou de femmes mais également des mélanges entre hommes et animaux.
Il va vraiment falloir que je trouve un livre pour nous documenter sur cette religion que nous ne connaissons que trop peu.
A quelques pas de là se trouve un temple d'une autre religion : le bouddhisme.
Le Temple Kwan Im Tong Hood Cho est dédié aux déesses Kuan Yin et Avalokiteśvara.
Là encore, il va falloir que nous nous documentions sur cette religion que nous ne connaissons pas mieux que l'hindouisme.
A l'entrée du temple se dressent les deux lions gardiens.
 
Nous faisons un petit tour dans l'un des très nombreux marchés de la ville
pour nous retrouver à Kampong Glam, le quartier musulman où l'on retrouve un grand nombre de restaurants du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.
Les maisons sont colorées 
et on trouve ici de nombreuses boutiques d'artistes.
Mais le bijou du quartier c'est la Mosquée du Sultan, Masjid Sultan construite en 1824 et reconstruite en 1932.
Son dôme est flamboyant
et nous avons l'impression d'être venus ici sur un tapis volant.
Malheureusement, nous ne pourrons la voir que de l'extérieur car nous arrivons à l'heure de la prière du vendredi et il n'est pas possible d'y entrer.
Dommage.
Nous nous pressons pour rentrer à notre hôtel pour récupérer les cadeaux que Mathilde a laissé à l'attention de sa marraine qui vit là avec son mari, ses deux enfants et son chien. Pour nous rendre chez eux depuis chez nous, nous prenons la ligne verte, faisons un changement à Bugis puis nous montons dans la ligne bleue pour descendre à Tan Kah Kee.
Nous sommes contents de les revoir ici dans leur chez eux de Singapour et après avoir bu un apéritif et parlé aux Spinosiens, nous montons en taxi au British Club 
Nous avons la surprise d'être accueillis par la Reine Elisabeth II et par son mari le Prince Phillip.
Vous ne nous croyez pas ?
Voici la preuve.
Et oui, nous on connait du beau monde grâce à la marraine de Mathilde !
Nous passons un excellent moment tous les quatre.
Au retour nous verrons les enfants et ferons la visite de leur grande maison.
Le métro étant fermé, nos hôtes "grab" une voiture qui nous ramènera à notre chambre.
Grab est cette entreprise qui a fait disparaitre complètement Uber d'Asie.
Une application téléchargée sur un téléphone permet de "graber" un chauffeur en lui indiquant sa destination ce qui calcule le montant de la course.
Nous notons cette application dans un coin de notre tête car elle nous sera utile plus tard.
Demain nous poursuivrons la découverte de cette ville gigantesque et surprenante...

1 commentaire:

plou a dit…

Belles maisons colorées