Turenne

Sur la route, nous faisons une halte repérée par Frédéric avant notre départ.

Elle se fait dans un petit village de 803 habitants du Département de la Corrèze, Turenne, village sorti tout droit du Moyen-Âge et dominé par le Château de Turenne.

En ce Printemps arrosé, le vert est la couleur dominante mais laisse apparaître les couleurs claires spécifiques des maisons en pierres de la région.

Fermée pour travaux, nous ne pouvons entrer dans la Collégiale Notre-Dame-et-Saint-Pantaléon-de-Turenne. Si une église est édifiée aux alentours des années 1100, elle est détruite durant les Guerres de Religion. Commandée en 1593, sa reconstruction est effective en 1661.

Le bourg apparait, en bas des pentes d'une butte sur lequel est construit une partie du village et le château. C'est cette partie de Turenne que l'on voit sur la photo ci-dessous.

Nous pénétrons maintenant dans les ruelles étroites de Turenne en nous dirigeant vers le sommet de la butte.

Nous apprécions beaucoup l'architecture et les matériaux de ces maisons massives qui sont bien éloignées de celle de notre région.

Le Vicomté de Turenne était un Etat dans l'Etat. On y frappait une monnaie spécifique au Vicomté qui devait être obligatoirement utilisée dans les 111 paroisses regroupant 1 200 villages et abritant 100 000 habitants. Les premières traces du château datent de 767, lorsque Pépin le Bref  (714-768), Roi des Francs de 751 à 768 attaque le château et en prend possession. L'apparition écrite des Seigneurs de Turenne serait datée de 823. Quatre famille se succèdent à la tête du Vicomté : les Comborn, les Comminges, les Roger de Beaufort et les La Tour d'Auvergne. Charles-Godefroy de La Tour d'Auvergne (1706-1771), Grand Chambellan de France, est également un grand joueur, du jeu d'échec entre autres, jeu dans lequel il excelle. Toutefois, il accumule des dettes et est forcé de vendre le Vicomté de Turenne au Roi Louis XV (1710-1774), Roi de France et de Navarre de 1715 à 1774. L'indépendance du Vicomté de Turenne prend fin ainsi que les nombreux privilèges dont il usait depuis plus de 700 ans. Turenne rappelait trop la Monarchie et durant la période trouble de la Révolution Française et de la Convention (1792-1795), le village prend le nom de Mont-Franc.

Un long escalier mène au château qui appartient depuis 2023 à une grande famille de l'aristocratie, les Broglie.

Du bâtiment d'origine, il ne reste plus grand chose. 

Là où se dressent, sur la terrasse, de magnifiques jardins, il y avait auparavant d'énormes et imposants bâtiments. 

Voici le village et la Vallée de la Tourmente que l'on peut voir depuis les jardins.

Des salles sont ouvertes à la visite, telle la Salle des Gardes et la Salle du Trésor.

La Tour César en bout de propriété appartient quant à elle à l'Etat. Il est possible de monter tout en haut en grimpant ses 66 marches. Si habituellement nous sommes bien chaussés, nous avions aux pieds des chaussures de ville qui glissent sur les vieilles pierres. Et forcément, victime d'une glissade à la descente sur une marche, mon genou gauche est venu percuter une vieille pierre de la tour qui est bien plus dure que mon genou. Résultat, je porte encore aujourd'hui un énorme hématome qui passe par toutes les couleurs. 

Nous ne regrettons toutefois pas cette vue imprenable que nous offre la Tour César depuis son sommet.

De lourds travaux ont débuté au début de cette année pour consolider le rocher, propriété de l'Etat sur lequel le château est posé. Avec le temps en effet, il est fragilisé et vu du côté où ont lieu les travaux, il y a en effet urgence. Toutes ces interventions ont permis de mettre à jour des vestiges par les archéologues.

Le nouveau propriétaire a le projet d'ouvrir un restaurant gastronomique et également des chambres d'hôtes permettant tout à chacun de dormir dans un château millénaire.