mardi 26 novembre 2019

De l'eau et du thé

Notre guide vient nous chercher à notre chambre d'hôtes à bord de son Land Rover.
Nous montons à l'arrière et faisons la connaissance d'une cliente, américaine, de San Francisco.
Nous prenons deux touristes chinoises au passage (elles ne discuteront pas) et notre petit groupe de cinq est complet.
Notre guide connait bien la région puisqu'il en est originaire.
Il nous propose une première halte pour prendre en photos un paysage tel que nous l'avions jamais vu. A perte de vue, et formant des vagues végétales, nous découvrons avec beaucoup de plaisir les plantations de thé.
 
Nous voyons les théiers de très près
et notre guide nous explique que seules les jeunes feuilles sont ramassées et il nous montre pourquoi. Il cueille des vieilles feuilles et les roule dans les mains pour en récolter une poudre sèche. Il récolte alors de jeunes feuilles et effectue la même opération : la poudre obtenue reste fraîche et verte. Au contraire de ce que l'on pourrait penser, la feuille de thé n'a aucune odeur à cet instant précis si ce n'est celle d'une herbe quelconque. Il nous explique ensuite la manière d'effectuer les récoltes (tout s'effectue à la machine dorénavant) : les jeunes feuilles sont coupées sur une parcelle, puis l'on passe à la parcelle suivante. Les cueilleurs reviendront sur la première parcelle au bout de 21 jours ce qui fait qu'il y a toujours une récolte. Les pieds peuvent donc être très anciens.
Ceux-ci par exemple appartiennent à la compagnie BOH.
L'entreprise a été créée par un britannique, John Archibald Russell en 1929 et est restée propriété de cette famille depuis, même aux heures les plus sombres de la Malaisie durant l'occupation japonaise de la Seconde Guerre Mondiale et durant l'Insurrection Communiste Malaise (1948 - 1960).
Les théiers peuvent donc pour certains avoir 90 ans, l'âge de BOH.
Si un théier n'est pas régulièrement taillé, il peut devenir très grand, voyez plutôt l'arbre sous la flèche rouge !
 Nous reprenons la route
et nous nous rendons bien compte qu'outre le thé, il y a des cultures de légumes de partout.
 
Nous débutons une belle ascension en voiture car malheureusement la météo est devenue exécrable.
Ne pouvant pas faire une randonnée par nous même sur un terrain boueux et détrempé, nous sommes déposés à quelques mètres du sommet où notre guide nous permet tout de même d'aller marcher dans une zone sécurisée et aménagée. Il nous prévient cependant que nous n'aurons malheureusement aucun point de vue dégagé avec le brouillard qui est tombé. Il a raison mais cela ne nous empêche pas, protégés dans nos coupe-vents, de prendre une série de photos de la forêt de mousse. Sans cette chaîne de montagnes dont le point culminant est à quelques mètres de nous, le Mont Batung Brinchang (2 032 mètres) qui arrête les nuages et permet cette humidité extrême, la région ne serait pas le grenier à grains de la Malaisie. C'est toute cette humidité qui apporte de l'eau en quantité dans la région. Les températures identiques toute l'année associées à cette eau permettent la croissance de toutes ces plantes.
Nous resterons à 2 000 mètres



 
Sans le brouillard, le paysage aurait été encore plus beau mais nous nous consolons en nous disant que cela crée une ambiance spéciale.

Nous rejoignons notre guide qui nous fait découvrir des plantes carnivores en instant sur le fait que nous n'utilisons pas le bon mot puisqu'il faut plus parler de plantes insectivores.
Notre voiture nous ramène dans les plantations de thé où il ne pleut pas et où nos habits sèchent rapidement.
Nous débutons la visite de la compagnie BOH en débutant par la visite des anciens ateliers. De nouveaux, high tech, ont été construits ailleurs. Ici, c'est une sorte de musée. C'est là que l'on apprend qu'après avoir transformé les feuilles en poudre avec une machine spécifique recréant le mouvement de deux mains, le thé, au bout de quelques heures prend une odeur et du goût. On le sent d'ailleurs !
Nous suivons la chaine de production jusqu'à l'emballage et nous terminons la visite par une immense boutique et surtout par une immense terrasse qui nous permet encore d'admirer ce merveilleux paysage.
 
Des cueilleurs s’activent pour montrer comment le thé était récolté.
Notre guide nous indique que la récolte se faisait au rythme des chansons. Elles n'étaient pas là pour donner du cœur à l'ouvrage mais tout simplement pour des raisons de sécurité. Les voix effrayaient en effet les bêtes sauvages qui habitaient la jungle : les tigres, les serpents...

Nous marchons sur des sentiers au milieu des plantations avant de rejoindre la voiture garée dans le hameau un peu plus loin.
Au loin, ces grosses maisons sont les résidences de la famille Russell.
Dans le hameau, il y a un temple bouddhiste
 et une école au milieu des fermes.
Les cueilleurs ne sont plus des habitants de la région mais viennent d'autres pays : Inde, Sri Lanka...
Après plusieurs heures passées avec notre guide, il nous raccompagne chacun à nos hôtels mais nous lui demandons de nous déposer plutôt en ville, à Tanah Rata.
Nous nous promenons dans les rues avant de décider de nous arrêter à une terrasse pour boire un thé.
Nous voyons une affiche proposant un millefeuille au durian
ce fruit local très apprécié en Malaisie et à Singapour et nous nous décidons à le goûter sous l'amusement de notre serveuse et surtout avec ses encouragements.
Voici la pâtisserie.
Au premier abord, le gâteau à l'air appétissant mais l'odeur du fruit, bien connu de nos narines se fait très rapidement sentir.
Il pue atrocement et on ne peut choisir entre une odeur de pourriture, de bête crevée, de merde, de vomi ou le tout mélangé ! La serveuse nous avait dit qu'au goût, certains l'apprécient plus mais ce n'est pas notre cas ! Si bien que même à deux et même si la pâtisserie n'est pas très grosse, nous ne pouvons pas la finir et nous nous rinçons la bouche avec nos thés !
La serveuse est étonnée que nous ayons pu en manger autant et comprend qu'on en laisse !
Mais le durian n'a pas donné son dernier mot puisque c'est apparemment un fruit très indigeste qui nous fait roter pendant deux heures et dont l'odeur infecte accompagne cette série de rots. Nous nous jurons de ne plus jamais en manger et nous le fuirons à la moindre odeur suspecte.
Un taxi nous ramène chez nous en négociant qu'il revienne nous chercher le lendemain matin très tôt car nous devons aller prendre l'autocar.
Nous faisons un tour de marché où nous savons que nous ne mourrons pas de faim.
Nous ne veillons pas très tard car demain, nous reprenons la route en direction de l'océan...

1 commentaire:

plou a dit…

Le brouillard ça vous connait !!!