jeudi 10 octobre 2013

Le téléphérique du port

Dame Nature a entendu nos prières et nous commençons cette journée de samedi par un soleil resplendissant et une chaleur très agréable pour ce début du mois d'octobre.
Depuis quelques temps, on entend que les grandes villes souhaiteraient installer des téléphériques pour proposer de nouveaux modes de déplacements à leurs habitants.
Il est question d'en construire éventuellement un à Lyon entre Perrache, Fourvière, la Croix-Rousse et Tête d'Or. Il semblerait que ces investissement soient moins honéreux que toute autre installation.
En attendant, nous allons tester celui de Barcelone qui a été installé là en... 1931 !
Il comporte deux tours : la première, sur le port, est la Tour Sant Sebastia de 86 mètres de haut.
La seconde est la Tour Jaime I de119 mètres de haut.
Le téléphérique arrive à Miramar sur la colline de Montjuic.
Il a bien des déveines car inauguré quelques années après la crise économique de 1929, il est très peu utilisé.
La Guerre Civile éclate et la Tour Jaime I devient un poste avancé où une mitraillette est installée.
Le téléphérique sera alors régulièrement bombardé.
En 1939, cette belle construction est une ruine : un câble manque, une cabine est détruite.
En 1957, un hélicoptère de l'armée percute le câble qui subsistait.
Il faut attendre 1963 pour voir le téléphérique du port restauré et remis en service à destination des touristes qui commencent à visiter cette Espagne encore fermée.
Mais le sort s'acharne décidément puisqu'en 1995 les installations sont décrétées dangereuses et le téléphérique est à nouveau fermé et mis en chantier de 1996 à 2000.
Depuis lors, seule la Tour Sant Sebastia a été restaurée, Jaime I est en cours de restauration.
Voici pour l'histoire et maintenant place à notre récit.
Nous prenons donc la direction de Barceloneta en cette chaude et ensoleillée matinée.
Plusieurs personnes profitent d'ailleurs des rayons du soleil en se faisant dorer sur la plage.
De l'autre côté de la promenade, la Tour Sant Sebastia se dresse fièrement.
C'est de là que nous allons emprunter le téléphérique.
Mais il faudra être patients, très patients !
Car bien entendu, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée et nous attendons donc dans une file ininterrompue, en plein soleil, sous la tour, pour acheter nos billets d'entrée.
Commence alors une attente de deux heures.
Nous profitons de ce moment libre pour regarder les télécabines accrochées à leurs câbles
 et les voir venir à tour de rôle atterrir dans la tour où nous parviendrons peut-être un jour à monter.
Nous nous retrouvons dans ce petit espace avec une multitude de nationalités.
Le groupe de chinois devant nous a trouvé de quoi s'occuper.
Ils regardent un film sur leur tablette en lisant les sous-titres.
Je décide de suivre le film avec eux, discrètement.
Mais je me vois très vite bloqué dans ma lecture car les sous-titres... sont en chinois.
Enfin, la caisse est en vue et nous parvenons enfin à acheter nos deux billets pour effectuer la traversée.
Victoire !
Enfin, demie victoire car au moment où notre petit groupe (on monte par groupe) atteint l'ascenseur, on apprend qu'il est en panne !
Le téléphérique provoquerait-il la malchance ?
Après de longues hésitations, l'équipe de surveillance nous dirige vers un ascenseur de secours.
Nous voici en haut de Sant Sebastia d'où nous pouvons admirer la mer déchaînée.
 Nous avons également une très belle vue sur le port et ses chantiers navals.
mais également sur le port et la ville.
Notre cabine arrive et un groupe d'une quinzaine de personnes prend place à l'intérieur dont le parfait couple râleur de touristes français qui ne se gênent pas de dire que c'est nul, que la vue est nulle, qu'il a fallu attendre tout ça pour ça !
Bref, le genre de touristes français qui n'améliorent pas notre image à l'étranger de touristes râleurs.
Et entre nous, trouvez-vous que ces vues soient nulles ?
Arrivés à Miramar, nous déjeunons de bocadillos (sandwichs) avec Barcelone à nos pieds en buvant à la santé de la ville, à la santé des espagnols et des catalans, à la santé du beau temps retrouvé en trinquant nos verres de sangria.

Aucun commentaire: