samedi 19 octobre 2013

Furyo

Le dernier film que nous regardons pour cette 5ème édition du Festival Lumière du cinéma date de 1983.
Cette coproduction anglo-japonaise est tournée par Nagisa Oshima et nous avons la chance de voir le film en VO, mêlant donc l'anglais et le japonais.
Furyo désigne un prisonnier de guerre dans la langue du Pays du Soleil Levant.
Ce film à un autre titre en anglais : Merry Christmas Mr Lawrence et en japonais cela donne  戦場のメリークリスマス (Senjō no merī kurisumasu).
En 1942, une grande partie de l'Asie est envahie par les forces armées de l'Empire du Japon. 
C'est le cas des Indes Orientales Néerlandaises, territoires conquis par les néerlandais en 1602, actuelle Indonésie.
La capitale de cet immense archipel est alors dénommée Batavia qui prendra ensuite le nom de Djakarta.
Nous découvrons un camp de prisonniers où sont détenus des soldats européens. Le camp est dirigé par le très séduisant Capitaine Yonoi qui tente, malgré une véritable gentillesse, une grande fragilité, une grande culture, un amour inavouable pour les hommes, une volonté de préserver les traditions de son pays, de mater ses prisonniers afin que ceux-ci donnent des renseignements sur les armements de l'ennemi.
Il dialogue facilement avec le Lieutenant Colonel John Lawrence, qui parle parfaitement bien le japonais.
Les deux hommes aiment à dialoguer ensemble, tentant d'oublier, le temps de leur discussion, qu'ils sont ennemis. 
Lawrence est également un homme cultivé, qui connaît bien ce peuple d'Asie dont les pensées, les habitudes, les coutumes apparaissent tellement différentes aux yeux des européens.
Le troisième personnage est le Sergent Hara. Une brute épaisse, qui boit beaucoup de saké. Il ne parle pas anglais et souhaite lui aussi préserver les coutumes de son pays. Il n'hésite pas à utiliser la violence, même contre Lawrence qu'il estime pourtant beaucoup. Il aime à parler à cet étrange blanc qui parle si bien sa langue et aime à tenter de comprendre comment vivent les européens.
Enfin, arrive le quatrième personnage : le Major Jack Celliers. Il a été parachuté au-dessus de Java mais rapidement il est fait arrêté. Il refuse de divulguer une quelconque information et est transféré au camp du Capitaine Yonoi...

Jack Celliers est interprété par le chanteur David Bowie. J'ai eu un peu de mal à accepter son jeu d'acteur sans doute peut-être car son personnage est le plus torturé de tous.
Le film est très intéressant et nous fait réfléchir sur cette période de l'Histoire, sur les relations entre ces quatre hommes dans la situation d'un camp de prisonnier, sur le choc des cultures où chacun est effrayé de l'autre mais tellement curieux d'en savoir plus, sur la cruauté des Hommes lorsqu'ils ont le pouvoir sur d'autres.
Le rythme est différent d'un film européen mais nous en prenons l'habitude car nous multiplions ces dernières années les séances de cinéma japonais. 
J'ai aimé la façon dont Nagisa Oshima nous dévoile les sentiments du Capitaine Yonoi.
A noter que ce dernier est joué par  Ryūichi Sakamoto à qui l'on doit le thème musical du film, thème que j'écoute actuellement et qui me transporte dans une calme méditation.
Furyo est un très beau film, qui mérite d'être vu plusieurs fois, pour tenter de comprendre au mieux les très nombreux messages qui se dégagent de cette histoire basée sur deux romans autobiographiques. 
Nous l'avons découvert hier, nous souhaitons le découvrir à nouveau.

Merci aux organisateurs de cette 5ème édition du Festival Lumière du cinéma et nous serons présents l'année prochaine. 
Vive le cinéma, vive le Festival Lumière ! 


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