Et dire que cela ne fait que commencer...

Le week-end dernier, Frédéric s'est soudainement inquiété de ne plus trouver les papiers de sa titine.
Il ne se souvenait plus où il les avait mis mais étrangement, la mémoire est sélective, il se souvenait parfaitement bien qu'il me les avait donnés.
Quant à moi impossible bien entendu de me rappeler si sa certitude était vraie ou pas.
L'expérience m'a fait admettre que Frédéric, et Dieu sait si ça m'énerve, à très (trop) souvent raison !
Angoissé par cette mise en accusation, j'ai alors débuté mes recherches.
Tout d'abord, je le reconnais, elles ont été assez tranquilles.
J'ai regardé dans les divers endroits où je range habituellement mes papiers.
Rien.
Plus tard, face à la certitude extrême de Frédéric, je me suis mis à chercher dans tous les placards, je suis descendu, sous la pluie, fouiller de fond en comble ma voiture.
Tel un douanier, je l'ai désossée entièrement !
Rien.
Plus tard encore, j'ai retourné entièrement notre appartement, si bien que l'étudiant malgache que nous accueillons actuellement, pris de panique, a failli téléphoner au Commissariat de Police en pensant que nous avions été cambriolés.
Rien.
Finalement, hier au soir, vraiment gêné de ne pas les avoir retrouvés, j'ai proposé à Frédéric d'effectuer les démarches pour faire refaire sa carte grise à la Préfecture en posant l'une des pauvres journées de congés auxquels j'ai droit.
Il me foudroyait du regard et  j'ai alors compris que sa sentence était tombée : je devais prendre le chemin qui devait me mener à la guillotine, car oui, je l'avoue, je suis coupable.
Que justice soit faite !
Bourreau, accomplis ton travail ! (euh, la lame est bien aiguisée ?)
Soudain, alors que je pose ma tête sur le billot, j'entends Frédéric me dire : "A moins que..."

A moins que quoi ?
"Il se pourrait que je sache où ils se trouvent"
Et là, soudainement, Frédéric sort de la chambre avec son short (qui attendait d'être lavé) et dans la poche de ce short : SES PAPIERS DE VOITURE !!!
Aaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh, colère,
Aaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh vengeance,
Aaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh quelle honte !

Dire que je cherche depuis une semaine ses fichus papiers, que j'ai été injustement accusé, bafoué, traîné dans la boue et que je suis innocent !
Oui, je tiens à le dire haut et fort : je suis INNOCENT !

Nous avons failli passer devant une nouvelle bavure judiciaire.
Frédéric s'est alors fait petit, tout petit, tout tout petit tandis que je grandissais fier de montrer et de hurler mon innocence au monde.

Bon prince, je lui pardonne car je mets son erreur (sa première erreur, c'est trop bon de l'écrire) sur le compte de son âge avancé.
Et dire que cela ne fait que commencer...