Árnafjørður

On retourne sur l'île de Borðoy pour la randonnée du jour qui part depuis le village d'Árnafjørður (59 habitants). Árnafjørður  est blotti au fond d'un fjord là où apparaît une étroite vallée. On sort d'un tunnel avant d'entrer dans un autre mais entre les deux, un décrochement nous amène devant l'église où nous nous garons.

Une nouvelle fois, cette randonnée est classée difficile et elle va l'être en effet.

On débute à flanc de falaise, et trouver les petits potelets qui marquent le sentier, devient mission impossible. Nous sommes souvent contraints de faire des pauses pour regarder au loin pour tenter de les repérer.

Les moutons les font tomber car nous avons remarqué qu'ils aiment à s'y appuyer pour se gratter.

La végétation commence à disparaître peu à peu alors qu'on ne cesse de grimper laissant apparaître un paysage très minéral.

Avant d'atteindre le dernier palier, un ruisseau crée des méandres sur ce plateau.

Comme la grande majorité des ruisseaux sur de tels emplacements, celui-ci se jette du haut de la falaise. C'est à cet endroit que Frédéric immortalise mon passage.

Pour franchir la barre rocheuse suivante, il nous faut monter à l'échelle installée là.

Voici le sommet et en dessous, une mer de nuages.

Quelques trous dans les nuages nous permettent de voir subrepticement Hvannasund (429 habitants).

On poursuit sur la ligne de crête en suivant la ligne électrique 

et les cairns qui nous guident dorénavant.

Le plateau abrite de petits points d'eau où le sol est très marécageux.

Le col suivant qui va nous faire descendre un peu en altitude est sans doute l'un des plus périlleux que nous ayons fait. Les rochers sont instables, le chemin est inexistant et à certains endroits des rochers sont venus s'effondrer sur d'autres ce qui nous poussent à être extrêmement vigilants et à tenter des chemins avant de rebrousser de certains que nous tentons.

Nous parvenons toutefois à franchir cette grosse difficulté mais ce ne fut pas sans mal. 
A l'endroit où tous les ruisseaux se rejoignent, nous faisons une pause. Comme il fait beau et chaud, ne vous emballez pas, quand je dis chaud c'est 15°c, nous mettons les pieds dans l'eau fraîche car ils viennent d'être soumis à rudes épreuves au milieu des rochers. Nous pique-niquons dans cette vaste plaine où un panneau nous indique que nous nous trouvons à l'emplacement de Tingstaðurin í Køtlum. A l'époque de l'installation des Vikings, les habitants des îles du Nord avaient choisi cet emplacement neutre pour se retrouver chaque Printemps afin d'administrer les îles et de rendre justice. Ces réunions se tiendront jusqu'en 1670-1680 pour être délocalisées à Vág (Klaksvík)dans un bâtiment couvert et chauffé. Le panneau permet de repérer les différents lieux de réunion car nos yeux de profanes à cette institution ne nous permet pas de repérer cet endroit comme ayant autant d'importance.

Ce que nos yeux observent bien en tout cas, c'est la très belle forme du fjord d'Árnafjørður. 

On ne vous a pas trop parlé de moutons mais forcément, ils sont toujours avec nous.

On grimpe jusqu'au dernier sommet de la journée, Áarskarð, mais la vue est impossible car le brouillard monte de ce côté-ci à vive allure.

On se hâte donc de redescendre avant d'être rattrapés par l'épaisse brume.

La descente s'effectue en nous aidant de ces mains courantes complètement rongées par la rouille mais elles aident tout de même notre marche.

Encore quelques mètres et nous arrivons au plat, devant l'ancien tunnel à une voie aujourd'hui abandonné.

Nous sommes arrivés juste à temps avant un changement radical de météo. De retour à notre location, épuisés par cette grosse rando, nous avons la surprise de voir que des travaux ont débuté sur notre parking. On saura plus tard que l'endroit devient une place entièrement goudronnée.