dimanche 18 août 2024

Le Monastère Royal de Brou

Si l'Inde a son Taj Mahal, ce palais construit par l'Empereur Moghol (1628-1658) Shâh Jahân (1592-1666) par amour pour son épouse Arjumand Bânu Begam (1593-1631), la France possède son Monastère Royal de Brou.
Situé à Bourg-en-Bresse (41 525 habitants) dans le Département de l'Ain, le Monastère Royal de Brou est une preuve d'amour, non pas cette fois d'un homme à une femme, mais d'une femme à un homme. En effet, Marguerite d'Autriche (1480-1530), Duchesse de Savoie (1501-1504) puis Gouvernante des Pays-Bas (1507-1530) a voulu offrir un cadeau prouvant son amour à son époux Philibert II dit le Beau (1480-1504) Prince de Piémont, Duc de Savoie et Comte de Genève (1497-1504).
Construit de 1506 à 1532, Marguerite ne le verra malheureusement pas terminé mais elle rejoindra pour l'éternité l'amour de sa vie, Philibert dans ce lieu.
Une guide nous intègre à son petit groupe et c'est sous ses explications très détaillées de cette femme passionnée que nous découvrons les principaux secrets de ce Monastère Royal de Brou, au départ du Cloître des Hôtes.
Nous entrons dans l'Eglise Saint-Nicolas-de-Tolentin-de-Brou dont les murs sont très clairs et n'ont jamais été restaurés épargnés par la suie des bougies car aucune messe n'y était donnée. L'église est gothique et construite par le bruxellois Louis Van Boghem (1470-1540). La nef elle aussi est étincelante tout comme l'un des rares jubés conservé en France. Celui-ci est constitué en pierre d'albâtre créant de véritables dentelles.
Les stalles en chêne représentent, au Sud, les scènes et les personnages de l'Ancien Testament tandis que l'on retrouve le Nouveau Testament, au Nord. Il y a également les Vices qui sont sculptés et qui demeuraient invisibles en présence des Moines puisqu'ils étaient assis dessus. 
Notons que si le sol a de nos jours une couleur tuile, à certains endroits nous pouvons encore voir à quoi il ressemblait. Ce devait être magnifique et coloré.
Trois tombeaux sont alignés. 
En venant de l'église, sur la droite, c'est celui de Marguerite de Bourbon (1438-1483) épouse de Philippe II (1438-1497), Gouverneur du Dauphiné (1485-1491), Grand Maître de France (1485-1496), Prince de Piémont, Duc de Savoie et Comte de Genève (1496-1497).
Marguerite de Bourbon est donc la mère de Philibert II dont le tombeau se situe au centre.
A gauche, c'est celui de Marguerite d'Autriche, l'épouse de Philibert.
Les tombeaux également sont sculptés de manière très détaillée, certains détails ne sont d'ailleurs visibles qu'en s'accroupissant et à l'aide d'une lampe de poche alors que d'autres sont visibles à l'œil nu.
Depuis le jubé, Marguerite d'Autriche pouvait venir de ses appartements à sa chapelle privée pour prier à genoux devant un monumental retable d'albâtre représentant les Sept Joies de la Vierge Marie : l'Annonciation, la Nativité de Jésus, l'Adoration des Mages, la Résurrection du Christ, l'Ascension du Christ au Ciel, la Pentecôte ou la Descente de l'Esprit Saint sur les Apôtres et sur Marie, le Couronnement de la Vierge dans les Cieux.
En empruntant le passage pour rejoindre les appartements de Marguerite, nouveauté rendue possible depuis l'élection du Monastère Royal de Brou au titre de Monument Préféré des Français en 2014, nous avons une vue sur les cinq vitraux (quatre sont visibles sur notre photo)
Dans les appartements devenus un musée, de nombreuses statues et de nombreuses peintures sont exposées. 
Nous découvrons ainsi le Roi François Ier faisant du tourisme comme nous le faisons mais lui était là en 1541 ou en 1546; un doute subsiste sur l'année mais pas sur sa venue. 
Voici un tableau datant de 1842 représentant la scène. Aurons-nous droit au notre ?
Notons pour les autres tableaux intéressants, quelques uns de Maurice Utrillo (1883-1955), qui acquiert le Château de Saint-Bernard dans l'Ain en 1924 mais également ce paysage de notre très cher Grésivaudan et celui de ces enfants faisant des bulles.
Les salles sont nombreuses mais malheureusement loin d'être fraîches en cette période caniculaire et nous ne nous attardons malheureusement pas, même en présence de cette mise en scène avec des spectres venus du passé.
Si nous pensions trouver de la fraîcheur dans le Grand Cloître il n'en n'est rien. Question tranquillité non plus car il y a des répétitions des concerts donnés ici même dans le cadre du Festival à la Folie qui a lieu jusqu'au 31 août.
Car le Monastère Royal de Brou n'est pas seulement la trace du passé. Il accueille des moments de fête et des œuvres plus modernes.
A la sortie de notre visite, nous profitons de la présence de restaurants pour nous mettre à table sous une chaleur accablante avant de nous diriger vers la fraîcheur du Jura.

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