Voici l'affiche officielle de cette 40e édition des Journées Européennes du Patrimoine qui ont lieues cette fin de semaine.
L'affiche suivante est celle de la Métropole de Lyon.
Une nouvelle fois, nous avons profité des nombreux événements organisés à l'occasion de cette grande fête du Patrimoine pour effectuer une visite.
C'est à pieds que nous nous rendons au lieu de notre visite en suivant les travaux provoqués par l'extension de la ligne du tramway T6 de la Place Kimmerling via le Chemin du Vinatier pour atterrir sur la ligne existante Boulevard Pinel. Plutôt que de nous envoyer au Vinatier voisin, hôpital psychiatrique fondé en 1876, nous préférons vous prouver en photo que nous avons croisé un bouquetin.
Du Boulevard Pinel nous tournons à droite pour emprunter la Rue Esquirol pour atteindre le numéro 39.
Derrière ces grilles, ouvertes à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine, se trouve un immense parc d'environ 80 ares et une très grosse maison, la Maison Berliet du nom de son propriétaire Marius Berliet (1866-1949).
Il fonde en 1899 son entreprise de constructions de véhicules, Automobiles Marius Berliet.
Son entreprise fonctionne bien assez rapidement et en 1902, il rachète une autre marque lyonnaise d'automobiles, Audibert et Lavirotte (1894-1901) où il installe son usine dans le quartier de Monplaisir. En 1905, une société américaine qui construisait jusque là des locomotives, American Locomotive Company (ALCO) achète la licence de trois véhocules Berliet qu'elle souhaite fabriquer aux Etats-Unis. Marius Berliet fait alors de gros profits. Est-ce peut-être pour remercier ce juteux contrat que Berliet utilise à partir de 1907 une locomotive chasse-buffle comme emblème de sa marque.
Durant une heure, nous regardons un reportage sur l'histoire de cette famille lyonnaise dans une grande salle de projection.
Cela nous permet d'en apprendre beaucoup sur le fondateur Marius Berliet puis sur son fils qui lui succède, Paul Berliet (1918-2012).
La marque cessera la production de voitures individuelles en 1939 pour se concentrer sur les autobus, les autocars et les camions, après une décision gouvernementale.
Berliet traversera la grande Histoire avec la fourniture durant la Première Guerre Mondiale de camions pour l'armée mais également d'obus et il approvisionnera les chars Renault FT en moteurs car l'entreprise Renault n'avait pas les capacités d'en produire suffisamment.
C'est durant la Grande Guerre, en 1916, qu'est faite l'acquisition de 400 hectares de terrains se situant entre Vénissieux et Saint-Priest, terrains encore utilisés par les entités qui succéderont à la marque lyonnaise.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, Marius Berliet parvient à continuer la fabrication de véhicules dits gazobois car le carburant manquait. Durant l'occupation alors que toutes les marques françaises ont fourni des véhicules à l'occupant; 32 877 pour Renault, 32 248 pour Citroën, 22 658 pour Peugeot et 2 389 pour Berliet. A la libération, Marius et ses quatre fils Jean, Henri, Maurice et Paul sont arrêtés et emprisonnés. L'usine est placée sous séquestre puis gérée directement par les salariés via un Comité de Gestion. Les biens de la famille sont saisis et la famille est condamnée d'indignité nationale. Marius Berliet est placé en résidence surveillée à Cannes où il décède le 17 mai 1949. Le Conseil d'Etat décide le 28 décembre 1949 de restituer l'entreprise Berliet à la famille qui l'a fondée. C'est depuis Paris, que Paul reprend la direction car il est toujours interdit pour lui de venir à Lyon avant de pouvoir à nouveau venir s'y installer. C'est alors le début des Trente Glorieuses et de l'expansion de Berliet à travers le monde mais surtout en Algérie et en Afrique.
Berliet connait la gloire lorsque ses camions deviennent les héros d'un film d'Henri Verneuil (1920-2002) sorti en 1964, Cent mille dollars au soleil avec Jean-Paul Belmondo (1933-2021), Lino Ventura (1919-1987), Bernard Blier (1916-1989), Gert Fröbe (1913-1988) et Andréa Parisy (1935-2014).
En 1967, Berliet entre dans le Groupe Michelin via Citroën pour être rattaché en 1975 par une décision du Gouvernement de l'époque à la Régie Nationale des Usines Renault (RNUR). En 1978, Berliet fusionne avec la Société Anonyme de Véhicules Industriels et d'Equipements Mécaniques (SAVIEM) pour former en 1978 Renault Véhicules Industriels (RVI). RVI deviendra Renault Trucks en 2002.
Les fondateurs de ce nouveau groupe sont reconnus comme étant Louis Renault (1877-1944) mais également Marius Berliet (1866-1949).
Pas simple l'Histoire des entreprises françaises non ?
Pas simple l'Histoire des entreprises françaises non ?
Après la diffusion du film, nous visitons la Maison Berliet qui accueille le siège de la Fondation de l'Automobile Marius Berliet.
Marius Berliet achète le terrain en 1910 et peut s'y installer en 1912. L'architecte et le paysagiste sont lyonnais, Paul Bruyas (1873-1936) et Joseph Linossier (1864-1930) et les décorateurs intérieurs Jacques Gruber (1870-1936) et Louis Majorelle (1859-1926) viennent de Nancy.
La maison étant en travaux, nous ne pouvons malheureusement visiter que le rez-de-chaussée en commençant par le bureau de Marius Berliet. Le mobilier, les luminaires et les livres sont d'origine.
Nous passons dans le hall où est garée l'une des premières voitures Berliet sous la surveillance du portrait du propriétaire.
Ce hall permet l'accès aux étages mais il permet surtout d'admirer de très jolis vitraux.
Nous voici dans le salon où se situe le Centre d'Archives et de Documentation de la Fondation.
Partout dans la maison, nous verrons des répliques des véhicules Berliet. Vous noterez que sur la deuxième photo, le Berliet T100 est un véritable monstre. Pour preuve, le Berliet GBC8 à ses côtés (troisième photo) transporte... une roue du T100 !
Nous sommes maintenant dans la salle à manger avec une incroyable cheminée en bois, pâte de verre et laiton.
Depuis le parc, la maison est à peine visible avec les arbres centenaires.
Un camion est garé dans l'allée mais ce n'est pas un camion Berliet. La Fondation de l'Automobile Marius Berliet conserve l'Histoire de sa marque mais également tient à conserver et valoriser l'Histoire du camion, du car, du bus français de toutes marques ainsi que du passé automobile de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce camion est de la marque Bernard (1923-1967) du Val-de-Marne.
Voici un film promotionnel de Renault Trucks.
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