Nous passons en voiture le Col de l'Echelle (1 762 m) qui se trouve à 6km avec l'Italie.
Sur la D1T, nous stationnons dans la première boucle et débutons notre 5e randonnée en pénétrant dans la forêt,
avec la mélodie des tronçonneuses des bûcherons.
C'est une longue descente que nous entamons et en bas, nous débutons notre jeu, je suis en France, je suis en Italie, ah non je suis à nouveau en France, ah ben non finalement en Italie. Il faut dire qu'à cet endroit la frontière s'amuse un peu. Nous nous repérons grâce aux bornes frontalières certaines datant de 1991 avec d'un côte la lettre F pour notre pays, de l'autre le I pour Italie.
Certaines bornes sont de la cuvée 1947, celle de mon Papa.
Finalement, nous entrons définitivement en Italie pour la plus grande partie de notre randonnée mais c'est bien la première que nous exécutons dans deux pays à la fois.
Nous traversons un torrent asséché pour débuter une très longue marche en forêt en montée.
Les italiens ont l'art d'attirer l'attention avec cette énorme tête de mort et l'inscription danger. Dans plusieurs langues, même en arabe, il est indiqué qu'il est interdit de se promener ici sous peine de mort !
Cette mise en garde concerne les sorties en hiver car le secteur est très dangereux comme peut l'être la Montagne si vous vous aventurez là où vous ne devriez pas aller.
Je vous rassure, les risques exposés ne sont pas possibles en été même s'il en existe d'autres mais vous nous connaissez prudents.
Nous prenons peu à peu de l'altitude et commençons à apercevoir la Vallée Etroite.
Au milieu de nulle part, voici la Grange Guiaud.
Où est le Notaire ou devrions-nous dire, dov'è il notaio ?
Ce chalet typique est tellement beau que nous étions prêts à signer pour l'acheter et nous retirer ici malheureusement aucun panneau n'indique qu'il est à vendre. Dommage...
Dans les bois, nous évitons de marcher sur les très nombreuses fourmilières.
La forêt se termine soudainement laissant apparaître la Torre Gialla di Barabba / La Tour Jaune de Barabbas.
Puis c'est un gigantesque cirque qui s'ouvre devant nous. Les randonneurs que nous croisons se comptent sur les deux doigts de la mains.
Direction le sommet de la Tour Jaune de Barabbas (2 365m).
Nous nous arrêtons cependant à quelques mètres car il faudrait du matériel d'alpinisme car ce sont bien des alpinistes qui ont planté une croix au sommet.
Le vent souffle fort mais nous profitons d'être là-haut pour faire un large panorama.
Nous faisons dans cet endroit unique et qui restera dans nos mémoires une longue pause bien méritée.
Nous distinguons les chemins que nous allons emprunter.
Et la marche reprend en France
en direction des bunkers de la Ligne Maginot.
La plupart d'entre eux sont ouverts, les portes blindées gisant soit à l'extérieur soit à l'intérieur.
Je dis bien intérieur également car nous ne pouvions pas passer à côté de ce pan de notre Histoire même si elle rappelle une terrible période. Notons que l'état de conservation est bien loin des défenses de Vauban dont les pierres tiennent bon depuis 300 ans. Le béton de ces constructions miliaires ont entre 95 et 85 ans et tombent en ruines. Bientôt, il n'en restera plus rien. Munis de nos lampes frontales nous débutons notre exploration dans un véritable réseau de tunnels sous-terrains. C'est vraiment impressionnant et nous ressentons quelque chose en nous promenant dans ces couloirs où se sont succédés soldats français, italiens et nazis durant la Seconde Guerre Mondiale.
Voici ce que voyait les soldats depuis l'intérieur.
Au loin, cette minuscule ville est Bardonecchia (3 157 habitants) dans la région du Piémont. Dans le cercle, c'est l'entrée du Tunnel du Fréjus que nous avons emprunté lors de précédents voyages. Le tunnel est inauguré en 1980. 12,895 km plus loin, c'est Modane (3 010 habitants) dans le Département de Savoie.
De retour au Col de l'Echelle, nous faisons encore quelques efforts avant de rejoindre notre point de départ, ravis par cette journée en pleine nature.
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