Vu d'ici, lu ailleurs: Les Lacs Chavillon et Bellety

Juste de par son nom, la Vallée de la Clarée nous invite au voyage en nous laissant imaginer être transportés dans la Comté, cette région imaginaire de l'univers du Seigneur des Anneaux.
La Vallée de la Clarée est en effet tout autant féérique. Le village de Névache (357 habitants) est le dernier lieu d'habitation au fond de cette vallée. Plusieurs hameaux lui sont rattachés : Ville-Haute, le Château, Ville-Basse, Le Cros, Fort-Ville, Salé, Roubion et Plampinet. C'est à Roubion que nous stationnons avant de débuter notre marche du jour.

La météo est plutôt mitigée et on ne sait pas trop ce qui va nous attendre car les nuages sont nombreux.

Ici, le mélèze est roi et ce sont de grandes forêts que nous commençons à traverser.

Le Torrent de Roubion semble se déchaîner à certaines époques de l'année, constatation que l'on fait sur place en regardant l'état de son lit.

Pour éviter des catastrophes, des barrages ont été construits.

Une géante de pierre surplombe les mélèzes, c'est la Demoiselle.

Il y en a même plusieurs au milieu du bois.

Après une longue ascension au milieu des mélèzes nous atteignons le Vallon des Thures

En contrebas, c'est la Vallée Etroite et le Ravin de la Ruine à l'extrême droite.

Cette vaste zone plate transforme une fois de plus le paysage et même si le ciel est gris, nous l'apprécions énormément et venons à envier les personnes qui logent au Chalet des Thures

qui sont venues là à dos de mules.

Derrière la fontaine s'élèvent trois montagnes massives qui marquent la frontière avec l'Italie.

Ainsi de gauche à droite vous pouvez voir Balthazar, Melchior et Gaspard.

Nous voici au Col des Thures (2 194m) avec un joli panorama sur le Mont Thabor (au milieu)

Au col, il y a deux lacs, le Lac de Chavillon tout d'abord avec derrière lui l'Aiguille Rouge.

Un peu au-dessus du Lac de Chavillon se trouve le Lac de Bellety.

Des pierres taillées viennent poser des limites.

Ce sont celles de deux royaumes disparus, le Royaume de France et les Etats de Savoie.

Si nous sommes ravis du paysage et de ces rencontres historiques; un randonneur nous fera d'ailleurs une introduction au sujet de ces bornes; la météo semble se dégrader. Le vent souffle maintenant très fort et c'est à l'abri dans un trou naturel que nous pique-niquons.

Le Mont Thabor disparait sous de gros nuages noirs et l'on voit la pluie tomber au loin.

Nous savons que le temps va rapidement changer et nous réduisons notre temps de pause pour nous diriger vers l'Aiguille Rouge où la météo semble être plus favorable.

Nous engageons alors une véritable course contre la montre.

Nous prenons de la hauteur au-dessus du Vallons des Thures d'où l'on peut voir d'énormes cratères. Ils semblent avoir été provoqués par des bombes durant la Seconde Guerre Mondiale.

Dans cette immense prairie, même si nous n'en n'avions pas vu jusque là, nous assistons à une honteuse scène qui aurait pu mal se terminer. Un chien éloigné des ses maîtres, qui n'est pas tenu en laisse et qui n'obéit pas, se rue sur une marmotte affolée qui a tout juste le temps de se réfugier dans le premier terrier rencontré.

L'Aiguille Rouge est toute proche mais le vent devient de plus en plus violent. Et même si le ciel est bleu au moment où je prends la photo de ce sommet qui culmine à 2 545m d'altitude, nous préférons jouer la sécurité en renonçant à y monter.

Notre choix fut le bon car à peine quelques minutes après avoir enfilé nos coupe-vents, la pluie se met à tomber. Comme quoi il faut toujours écouter la voie de la Raison.

Ce qu'on prend d'abord pour une ruine de tour de château mais qui nous semble être trop imposante pour en être une, est en réalité un pic sculpté par la pluie et le vent, la Tour Jaune de Barabbas. Là-bas, c'est l'Italie.