mardi 7 septembre 2021

Caminho do Pinaculo e Folhadal

Normalement, nous avions prévu une toute petite marche mais finalement étant donné ce que nous allons découvrir, elle sera plus longue que prévu.
Direction le Miradouro da Encumeada.
Les routes se succèdent : la VR1, la VE4 puis l'ER208 sur laquelle nous faisons une petit halte pour admirer le paysage depuis le Mirador de Terra Grande. Que dire, si ce n'est une fois de plus, que nous sommes émerveillés par ce que nous voyons. D'un côté, tout au fond, c'est l'océan qui semble être étranglé entre les deux montagnes. On se demande même comment nous avons pu arriver de cette direction.
En contrebas à gauche, la rivière passe sous le rond-point.
De l'autre côté, les montagnes nous semblent être inaccessibles et pourtant une route y serpente et des tunnels ont été creusés là. 
Nous nous garons au Boca da Encumeada (Col d'Encumeada 1 007m) qui marque la frontière entre le Sud de l'île où nous logeons et le Nord. La météo y est plus humide mais fort heureusement pas durant notre visite.
Des panneaux nous annoncent les dangers à venir.
C'est ici que nous faisons connaissance avec notre première levada qui ont été construites peu à peu depuis le XVIe siècle. 
Une levada, c'est un canal qui permet d'acheminer l'eau du Nord-Ouest; plus arrosé, au Sud-Est, plus sec. Elles permettent également de produire de l'électricité. 
Elles ont été construites par des esclaves, des prisonniers puis par des ouvriers sur une distance de 2 150 kilomètres. Il y en a un peu partout, plus ou moins longues.
Pour les randonneurs, c'est une vraie partie de plaisir car le terrain est plat et pourtant on marche en pleine montagne.
Cessons les bavardages et regardons à quoi ressemble une levada.
Nous allons suivre celle-ci sur l'itinéraire dénommé Caminho do Pinaculo e Folhadal.
Outre les montagnes magnifiques et boisées qui nous entourent, le chemin est fleuri ce qui nous procure une sensation de bien être et de tranquillité. Nous ne croisons d'ailleurs que très peu de monde.
Certaines cimes sont cachées par les nuages.
Alors que nous marchons, 
nous tombons nez-à-nez avec un autre intérêt de cette randonnée : les tunnels.
Ceux-ci ont la particularité d'être longs.
Nous voici devant le premier des cinq que nous emprunterons dans un sens, puis dans l'autre.
Le chemin étant étroit, nous portons nos sacs à l'avant et nous nous équipons de nos lampes-frontales.
Le premier mesure 500 mètres. On devine tout au fond un point de lumière marquant la sortie.
Nous espérons que personne n'arrive en face car le chemin est tellement étroit qu'il sera assez difficile de se croiser.
Soudain, un bruit assourdissant et effrayant à la fois arrive du fond du tunnel.
Deux ouvriers sont dans le canal pour le nettoyer. L'un tire une grille pour ramasser tous les sédiments, feuilles, branches, pendant que l'autre ramasse à la pelle ce qui est resté. 
Ils sont accompagnés par deux petits chiens dont je vois en premier lieu uniquement deux paires d'yeux briller dans le noir. 
La marche reprend en plein air, toujours sur le même principe : la levada à gauche, le chemin et la végétation à droite qui cache le précipice.
Les canaux sont habités par des truites qui filent à grande vitesse lorsqu'elles nous aperçoivent.
Une jolie cascade apparait et alors que nous pensions faire une belle photo,
Frédéric resté en arrière nous demande si nous la voyons. Ben oui quelle question, avec Max on est dessous. Il insiste en demandant si on la voit en entier et nous demande de le rejoindre. En effet, en bavardant, nous n'avions pas levé nos yeux assez tôt pour réaliser que la cascade est encore bien plus impressionnante et plus haute.
Les tunnels se succèdent aux tunnels. Le plus impressionnant d'entre eux est long d'un kilomètre !
Voici ce que cela donne à l'intérieur de l'un d'entre eux.

La végétation est luxuriante
Ici poussent des géraniums sauvages.
Achille, notre tortue serait à cet instant au paradis. La plante que vous voyez tel une arbre n'est rien d'autre... qu'un pissenlit à la taille démesurément grande par rapport à leurs cousins qui poussent dans nos contrées.
Nous nous approchons d'une autre cascade
où nous décidons de pique-niquer.
Retour sur nos pas pour rentrer, toujours en admiration de la nature qui nous englobe et nous donne cette impression d'être tous les trois seuls au monde.
Finalement, il aurait été bête de ne venir là que pour les quelques mètres qui étaient prévus et nous avons eu bien raison de faire cette randonnée initialement non programmée.
Et si nous allions dans le Nord ?...