Arrivés à Saugues dans le Département de la Haute-Loire, nous sommes à nouveau confrontés à la Bête du Gévaudan qui est partout.
Saugues (1 736 habitants) se trouve sur le Chemin de Compostelle et il semble y avoir là quantité de chemins de randonnée. Il faudra qu'on y revienne sur un week-end. Alors qu'une rue semble très commerçante, dans les ruelles secondaires de nombreux magasins semblent avoir fermés.
Certains ont cependant été transformés en habitation et les occupants de celui-ci ont embelli le trottoir devant l'ancienne vitrine.
Sur la Place du Docteur Simon, outre une fontaine, il y a de vieilles maisons.
Tout près de là, c'est l'église romane, la Collégiale Saint-Médard.
Sur la place, deux troubadours semblent se préparer à donner un spectacle, où plutôt à donner rendez-vous aux éventuels spectateurs.
Mais nous n'avons pas de chance car tous les monuments sont, à l'heure de notre passage, fermés. Nous ne pourrons donc entrer dans aucun d'entre eux.
Nous aurions aimé grimper tout en haut de la Tour des Anglais. La tour a la particularité d'être carrée. Elle est construite au XIIIe siècle et porte son nom faisant suite au siège de 1362 pour déloger les partisans des anglais installés à Saugues.
Sur la façade qui donne sur la Place Saint-Médard, où il pleuviote, comme quoi il n'y a pas qu'à la Saint-Médard qu'il pleut, est installée une horloge dans un cadre en bois.
Mais revenons au titre de ce billet, à savoir la Bête du Gévaudan.
A Saugues, il y a un musée où l'on arrive en suivant les traces de la bête,
un itinéraire de balade dans le village indiqué par des plaques rondes au sol,
mais surtout cette statue effrayante de la bête s'attaquant aux habitants.
Selon les traces historiques, un animal, ou plusieurs, s'est attaqué aux habitants du Gévaudan, les terrorisant de 1764 à 1767. Il y aurait eu entre 88 et 124 victimes. A l'époque, on pensait à un loup gigantesque, à un animal venu de contrées lointaines (une hyène), à un sorcier, à un loup-garou, à un tueur en série. Bref, le pays du Gévaudan vivait sous la terreur si bien que le Roi Louis XV a été forcé de faire intervenir ses meilleurs soldats car toutes les battues organisées ne permettaient pas de tuer la Bête du Gévaudan. En septembre 1765, le Porte-Arquebuse du Roi Louis XV abat un énorme loup, le fait empailler et le fait parvenir à Versailles. Pour les autorités, l'affaire est terminée mais pourtant, rapidement, la Bête réapparait et tue à nouveau. En juin 1767, un paysan du coin, Jean Chastel, abat un gigantesque loup ou plutôt un genre d'énorme chien. Depuis lors, les attaques ont cessé.
A notre époque et faute de preuves suffisantes ou de conservation des animaux abattus, le mystère plane toujours : un ou plusieurs loups, un mélange entre un loup et un chien ou encore un animal exotique.
Dans tous les cas, 255 ans après la première attaque, la Bête du Gévaudan hante encore le pays.
Notons également que cette apparition de bête sanguinaire n'est pas unique dans notre Histoire.
Il y a eu :
- la Bête de Cinglais (du côté de Caen) : 30 morts en 1632
- la Bête de Benais (Touraine) : 84 morts de 1693 à 1694, 1 mort en 1751
- la Bête de l'Auxerrois : 28 morts entre 1731 et 1734, 2 morts en 1817
- la Bête de Primarette (en Dauphiné) : 7 morts entre 1747 et 1752
- la Bête du Lyonnais : 30 morts entre 1754 à 1756 dans des villes et villages que nous connaissons bien : Vienne, Meyzieu, Denicé, Villette-de-Vienne, Luzinay, Régnié-Durette, Sarcey, Savigny, L'Arbresle, Saint-Just-Chaleyssin, Bibost, Bully, Saint-Symphorien-d'Ozon, Saint-Pierre-de-Chandieu, Sourcieux-les-Mines, Saint-Julien-sur-Bibost, Brullioles, Saint-Romain-de-Popey, Seyssuel, Montrottier
- la Bête du Gévaudan : 88 à 124 morts entre 1764 et 1767
- la Bête de Sarlat (Périgord) : 15 morts en 1766
- la Bête de Veyreau (le Causse Noir) : 10 morts en 1799
- la Bête des Cévennes : 39 morts entre 1809 et 1817
- la Bête de Chaingy (Loiret) : 2 morts en 1814
- la Bête de la Gargaille (Jura) : pas de morts uniquement des blessés en 1819
- la Bête du Cézallier (Haute-Loire) : attaque sur les troupeaux de 1946 à 1951
- la Bête des Vosges : attaque sur le bétail de 1977 à 1978
- la Bête de Noth (Creuse) : attaque sur les troupeaux en 1982
J'espère que les dernières lignes de ce billet ne vous empêcheront pas de dormir sur vos deux oreilles ?
Demain, nous vous raconterons notre arrivée dans notre dernière étape au Puy-en-Velay...
1 commentaire:
ah! "c'est" bêtes
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