Estanys de Juclar

Lundi 6 août, nous nous réveillons avec le soleil au rendez-vous.

Nous petit déjeunons puis partons à Soldeu tout proche pour nous rendre à l'office du tourisme. On nous remet une carte des sentiers de randonnée de la Paroisse de Canillo.
Nous faisons le choix de l'une d'entre elles et allons acheter nos bocadillos (sandwichs) préparés par la boulangère nous laissant le temps de boire un café en terrasse.
Nos sacs chargés de notre ravitaillement, nous garons notre voiture à Incles et débutons notre randonnée par du plat dans le Vall d'Incles.
Les foins viennent d'être faits, nous apprécions la vallée.

Les Pyrénées sont vertes à cet endroit et de nombreuses fleurs poussent le long du Riu d'Incles.

Il y a dans cette vallée une ferme immense qui à des airs de château. Les pierres sont celles que l'on retrouve dans les constructions de tous les bâtiments à Andorre, même pour les constructions récentes. Il semblerait que les maisons tentent de se fondre dans le paysage.

Nous traversons l'Incles par un pont de bois et marchons sur l'autre rive dans un chemin qui nous fait quitter la route qui mène au parking de départ; parking fermé pour laisser circuler un train électrique qui transporte les moins courageux. Mais nous sommes de vrais randonneurs et ne prenons pas ce moyen de transport (payant bien entendu). Nous rajoutons donc du temps à celui annoncé pour cette randonnée.

Arrivés au point de départ, les choses sérieuses commencent

et nous allons vite réaliser que la randonnée annoncée avec une difficulté moyenne va être assez difficile pour une mise en pieds.
Heureusement, le paysage est là pour nous aider dans notre marche ce qui amplifie notre volonté d'aller au bout... et de revenir.
Au loin, on voit encore de la neige tombée en abondance l'hiver dernier.

Plus nous montons, plus les rivières deviennent des torrents.

Nous rencontrons de petits animaux qui nous permettent de faire des pauses pour les observer.
Ce criquet est énorme et se laisse volontiers photographier.

Dans le Riu de Juclar, nous observons ces têtards qui deviendront grenouilles dans quelques temps. Aucune trace d'entre elles à cet endroit, uniquement les têtards qui se montent les uns sur les autres.

Nous marchons depuis plusieurs heures et la pente est de plus en plus raide. Les cailloux sont nombreux mais grâce à nos chaussures de randonnées, notre avancée s'en voit facilitée.
Nous croisons beaucoup de marcheurs, qui pour la grande majorité sont espagnols. Les "Hola" fusent !
Il est temps de déguster à nos bocadillos fabriqués devant nous et nous nous régalons. Le chorizo et le fromage de chèvre s'allient parfaitement en ce qui me concerne.
Nous mangeons tout prêt de bancs de neige.

Notre tranquillité est perturbée par un bourdonnement que d'autres randonneurs prennent pour un essaim d'insectes. Nous leur montrons qu'en réalité c'est un drone piloté par un homme un peu plus loin. Même en montagne, nous sommes filmés.
Nos batteries rechargées, nous reprenons notre marche vers le sommet.
Il fait beau, le ciel est bleu, les températures pour marcher sont idéales.
C'est Maël qui atteindra le premier l'Estany Primer retenu par un barrage.

L'Estany Primer est le plus grand lac d'Andorre.

Un homme se baigne et il est ma foi très courageux car l'eau est très froide.
L'Estany Segon se trouve juste derrière le premier lac.
Nous voici au sommet à 2 299 mètres d'altitude comme l'indique ce panneau

qui nous informe également de la présence d'un refuge.

Nous buvons une boisson achetée au refuge et profitons de la vue.
Une bande de lévriers vient nous dire bonjour. C'est vraiment une drôle de race de chiens.
Nous faisons quelques séances photos perchés sur un énorme rocher d'où nous pouvons voir les montagnes se refléter dans l'eau des lacs.

La montée fut très rude mais quelle chance nous avons d'admirer un tel paysage !
Frédéric prend ici une superbe photo panoramique comme les aimait le regretté François.

Il est temps pour nous de faire demi-tour car la randonnée ne fait malheureusement pas une boucle.
En plus, le ciel semble se couvrir et nous n'aimerions pas être pris sur le chemin du retour par un orage. La météo l'annonçant en fin de journée, nous avons normalement le temps, mais l'heure passe, et les prévisions ne sont pas toujours justes.

Même s'il y a beaucoup de verdure, la roche est présente un peu partout, nous faisant confondre parfois les pierres et les animaux qui broutent dans les alpages

Des cascades sont visibles dans le sens de la descente, cascades que nous n'avions pas vu durant l'ascension.

Durant la descente, sans doute provoqué par un coup de chaud, un coup de fatigue ou un enivrement provoqué par l'altitude, je prends un immense fou rire dont je suis coutumier. Il ne semble plus s'arrêter ce qui fait bien entendu rire tout le monde.
Je reprends mes esprits en mettant les pieds dans l'eau glacée du torrent.
Que c'est bon de se rafraîchir les pieds après autant de kilomètres parcourus.

A quelques mètres de la voiture, nous croisons une famille espagnole qui souhaite aller voir les lacs ! Il est déjà tard, les nuages se font plus nombreux, et franchement les lacs ne sont pas à côté !
Nous avons tout de même passé un peu plus de 7 heures dans la montagne. Nous leur déconseillons fortement d'aller là-haut en insistant bien sur la difficulté et surtout le nombre d'heures.
Espérons qu'ils auront suivi nos conseils.
C'est épuisés mais ravis de tout ce que nous avons vu que nous rentrons à notre appartement.
Et nous sommes fiers d'avoir fait cette ascension jusqu'au bout, tous les quatre...