lundi 14 avril 2014

La randonnée de l'extrême

Dans mon guide sur les randonnées de l'Ain, nous avons retenu hier celle décrite dans la Vallée du Suran.
D'une distance de dix-huit kilomètres et d'une durée de six heures, nous entreprenions de débuter l'année randonnée 2014 tout tranquillement.
Mais ce ne fut pas le cas...
Garés à Chavannes-sur-Suran, nous prenons la direction du départ.
Mauvais présage, le balisage jaune qui devait nous guider était absent et c'est sans avoir cette indication couleur sur les troncs d'arbres, bornes, poteaux... et munis uniquement de notre carte que nous débutons notre marche.
Le soleil est là en cette matinée du Dimanche des Rameaux.
La nature est en pleine explosion, et nous rencontrons parfois, des arbres tombés durant l'hiver en milieu de chemin.
Arrivés au Bois de Chavannes, nous perdons totalement le tracé, faute de repères.
Et pour cause, la forêt est en pleine coupe.
Ayant déjà parcouru une belle distance, nous décidons d'atteindre le sommet en traversant le bois, là où les bucherons ne sont pas encore passés à l’œuvre.
Nous avons pris alors la plus mauvaise des décisions !
Jamais nous n'aurions du décider de couper à travers la forêt et nous aurions du rebrousser chemin.
Qui parle ?
Nos consciences mais surtout nos bras, avant-bras, jambes, mollets, visages... qui ont été griffés, coupés, cisaillés, meurtris par cette forêt inhospitalière.
Au départ, notre avancée se fait debout.
Mais peu à peu, la forêt devient de plus en plus dense et nous force à marcher courbés.
Les arbres se transforment en hauts buissons de buis, ce buis même qui est utilisé en ce Dimanche des Rameaux.
Rien qu'à écrire le mot buis, je sors tout en boutons !
Le premier qui me montre une branche de buis me verra convulser, hurler, devenir hystérique suite à l'enfer que nous avons vécu.
J'entends d'ici mes parents dire que nous avons en fait participé à Koh-Lanta et non pas à une randonnée du dimanche.
Se moqueraient-ils ?
Juste un peu.
Mine de rien, cette petite initiative nous a demandé une heure à marcher en direction du sommet, en zigzaguant pour essayer de trouver des passages. Lorsque nous pensions trouver un semblant de piste, c'était un passage fait par l'une des nombreuses bêtes sauvages de la région (sanglier, loup, ours...)
Ours ? Et oui ça se peut !
C'est accroupis et même parfois en rampant que nous avancions mètre par mètre.
Nos blessures proviennent des branches mais surtout des ronces, nombreuses, qui nous ont littéralement lacérés nos peaux de bébés.
Nous nous encouragions mutuellement et grâce à notre duo, nous en sommes enfin sortis.
Sur la ligne de crête, nous nous sommes laissés à hurler notre victoire face à cette nature hostile.
Voici d'ailleurs la photo de l'enfer vert d'où nous nous sommes extirpés.
Remis de nos émotions, et après avoir bu la moitié de nos réserves d'eau, nous profitons enfin du paysage qui nous entoure.
Il y a plusieurs grottes préhistoriques dans la région, nous entrons dans l'une d'entre elles.
Nous comprenons alors pourquoi nos ancêtres ne se déplaçaient pas autant que nous après notre expérience dans la forêt, sans doute la même dans laquelle ils vivaient.
La randonnée devient ensuite plus facile en direction du pylône électrique sommital.
Nous prenons le temps de regarder les nombreux papillons virevolter devant nos yeux.
 C'est quasiment une promenade maintenant qui s'offre à nous.
Nous ferons notre pause déjeuner sur les hauteurs de Montmerle avant de suivre la ligne électrique pour continuer notre parcours.
La descente est très raide
Nous entrons à Thioles, où nous trouvons les anciennes maisons très jolies.
Les habitants semblent vivre paisiblement.
Le long de la RD42, se dresse fièrement un géant venu de très loin dans le passé.
Ce menhir est impressionnant de par sa taille et ... sa solitude !

La région était un axe important durant l'époque romaine puisqu'elle reliait Lugdunum (Lyon) à la Germanie voisine.
Le sel de Salins-les-Bains transitait par cet endroit.
Et pourtant aujourd'hui, le coin semble tellement calme.
Calme l'est également le lit de la rivière Suran où nous nous amusons à traverser le gué composé par d'énormes pierres.

Sur l'autre rive, quelques moutons curieux viennent se faire prendre en photos.
Parmi eux se trouvent deux adorables agneaux voués sans doute à trôner sur nos tables pour le célèbre agneau pascal !
Ouinnnn, je ne veux pas manger ce bel agneau !
 Notre randonné se termine par la découverte de la roue d'un moulin, mise à l'arrêt.
De retour à la voiture, nous rentrons directement à la maison, pour prendre une bonne douche, nous reposer et surtout... panser nos plaies !

1 commentaire:

plou a dit…

randonnées plus adaptées en Isère , Savoie ou Haute Savoie !!!venez nous voir pour en faire une ensemble