jeudi 18 décembre 2025

La houppelande

 

Briançon située dans le Département des Hautes-Alpes, nous y sommes allés plusieurs fois et l'on aime bien la région. C'est dans cette ville que se déroule cette histoire de Noël diffusée à Noël 1980 sur les antennes de 
 
La houppelande. 
C'est par le Pont d'Asfeld qu'apparait la silhouette reconnaissable entre toutes, de l'un de nos grands acteurs que l'on a vu toujours jouer dans des rôles d'une grande simplicité possédant une voix et un physique rassurant. Il s'agit du très talentueux Michel Robin (1930-2020).
Il joue ici le rôle d'un clochard qui rencontre des enfants autour de leur bonhomme de neige la veille de Noël. C'est assez émouvant de voir ces enfants qui ont de nos jours à peu près notre âge. On se reconnait en effet dans les habits qu'ils portaient qui étaient également les nôtres à cette époque.
Nous qui avons eu la chance de visiter Briançon, nous reconnaissons bien les remparts, la Porte d'Embrun ainsi que l'Eglise Notre-Dame-et-Saint-Nicolas.
Voici notre héros dans la Grande Rue où il est percuté par des enfants faisant de la luge. 
S'ils admirent les jouets d'une vitrine d'un magasin, l'homme lui cherche son bonheur dans des objets abandonnés dans la rue car ce téléfilm de Noël est avant tout une critique de notre société de consommation. Lorsque le clochard cherche des objets, un passant explique d'ailleurs qu'à cette période de l'année, il faut que les rues soient propres et belles et que, comme le sans-abri appartient à la rue, il se doit d'être beau et propre sinon il doit rester caché.
On assiste également à la scène où il veut acheter une clémentine en la payant mais le marchand de fruits et légumes refuse dans un premier temps de lui vendre un fruit à l'unité.
Alors qu'il passe devant la vitrine d'un photographe, il est engagé pour endosser le rôle du Père Noël avec pour mission de se faire photographier avec un maximum de bambins.
Vêtu de sa houppelande rouge, il réalise vite que la perception qu'ont les gens de lui a totalement changée et qu'on lui pardonne toutes ses bêtises et excentricités. Il se permet même d'offrir un jouet à une petite fille.
Maladroit, il ne cesse les bêtises mais tout est pardonné au Père Noël.
Il accompagne même, en jouant du saxophone, un groupe de musiciens dans un restaurant et mange gratuitement.
Notre héros vit sa meilleure vie. Noël passé, il ne veut pas rendre sa houppelande mais les fêtes étant terminées, les gens se moquent de lui et recommence à le rejeter. 
Alors qu'il réalise qu'il va devoir reprendre sa vie de clochard, il rencontre un joueur de flûte à bec qui lui redonne espoir. Il habille le bonhomme de neige de sa houppelande
et après une halte au-dessus de la Durance,
il retourne d'où il vient, dans sa condition d'homme de la rue en empruntant, dans l'autre sens le Pont d'Asfeld avec sans doute le sentiment d'avoir fait rêver les enfants qu'il a croisé durant cette parenthèse.

mercredi 17 décembre 2025

Adieu Tatie Marie-France

Cette année 2025 n'est définitivement pas une bonne année pour nos familles puisque nous voici de nouveau en deuil.
Cette fois, c'est Tatie Marie-France qui nous quitte et qui nous plonge à nouveau dans une grande tristesse.
Souffrante depuis quelques mois, elle était devenue méconnaissable ces dernières semaines et c'est donc une image de Tatie Marie-France telle qu'on l'a connue que nous gardons en mémoire pour toujours. 
Pour ma sœur Elodie et pour moi, tu étais notre Tatie Marie-France même si en réalité, tu étais notre grand-tante. Tu es en effet la sœur de ma Grand-Mère et donc la Tante de ma Maman. Ayons d'ailleurs une pensée pour ta sœur Claudette et ton frère François qui nous ont quitté eux également. Nous pensons aujourd'hui à Tatie Jacqueline qui doit avoir une très grande peine de te voir partir. 
Car oui, Tatie tu nous laisses dans une grande tristesse même si l'on sait qu'il est sans doute mieux que tes souffrances prennent fin.
Maman doit se souvenir de tous ces moments qu'elle a passé avec toi à Villard-Noir et ailleurs et je l'entends encore nous raconter comment tu continuais à lire alors que la lumière était coupée. Et oui, Tatie, comme tu aimais à le dire, tu étais miraud. On dit, nous, aveugle même si le terme employé est dorénavant non-voyant. Le résultat est le même. 
Tu ne voyais pas mais cela ne t'a pas empêchée de vivre. Tu as rencontré l'amour auprès de Guy dont tu nous parlais souvent. Il était parti trop vite et j'étais trop jeune pour en garder suffisamment de souvenirs. Il reste dans notre cercle familial sur les photos de l'époque où vous étiez ensemble.
Ta cécité ne t'a jamais freinée dans ta volonté de t'instruire en apprenant le braille qui te permettait de lire et en l'apprenant aux autres, ni elle ne t'a empêchée de travailler et de garder des liens avec tes anciennes et anciens collègues de bureau. Partie à la retraite, tu es restée très active dans tes associations et surtout tu aimais beaucoup voyager. Souvent, on parlait des voyages que l'on faisait car tu y étais toi-même allée dans tous ces coins de France ou de l'étranger que nous avons partagés.
Depuis quelques années, nous avions un rituel pour ton pèlerinage annuel à Lourdes. Frédéric et moi allions te récupérer à la Gare de la Part-Dieu pour venir dormir à la maison la veille de ton départ en autocar et le soir de ton retour. Nous gardons d'ailleurs en mémoire de tes séjours chez nous d'excellents souvenirs. On faisait parfois le taxi pour d'autres non-voyants. On se souvient combien tu étais contente d'être montée en métro avec nous même si on a galéré pour tes déplacements car effectivement, il y a encore du boulot pour intégrer les personnes en situation de handicap dans notre société et plus particulièrement dans les transports. Tu as beaucoup aimé lorsqu'un dimanche matin, nous sommes allés faire les courses au supermarché. Tu avais été étonnée lorsque tu as caressé pour la première fois notre tortue. Nous avions beaucoup ri au restaurant dans le Vieux-Lyon.
Avec Papa, vous rigoliez souvent des bêtises qu'il pouvait dire lorsque tu venais chez les parents avec ces moments passés avec Elodie et Maël où que nous te retrouvions tous chez toi ou à Villard-Noir. 
Tu adorais la musique et la chanson. Tu chantais souvent et plus particulièrement à l'occasion de nos anniversaires. Tu n'en manquais aucun et lorsque nous ne pouvions pas répondre à ton appel, tu laissais toujours un petit message plein d'humour. Nous en avons sans doute conservé quelques uns tellement ils étaient drôles.
Tu parlais aussi énormément, Tatie tu étais une vraie bavarde. On passait de longues heures à discuter de tout et de rien en écoutant ta voix inimitable, ton timbre de voix reconnaissable entre mille et tes expressions propres à toi que tu aimais à ponctuer dans tes phrases. Les appels réguliers que l'on entretenait pouvait parfois durer et surtout tu oubliais sans doute que lors de tes appels, j'était au travail.
Une particularité due à ton handicap, c'était que tu avais une mémoire incroyable qui nous épatait.
Pour te dépanner dans ton quotidien télévisuel, nous avions été obligés de faire une photo de ta télécommande pour t'aider à distance à naviguer sur ta télévision quand tu avais appuyé par erreur sur une touche. Tu nous appelais également et nous allions te voir aussi chez toi pour t'aider avec ton ordinateur. Car oui, tu ne reculais devant rien et tu avais décidé de rester à la pointe de la technologie pour communiquer par mail et pour aller sur Internet. Tu utilisais une reconnaissance vocale pour t'aider à t'en servir et tu te débrouillais plutôt bien. La dernière chose que tu aurais aimé tenter, c'est de monter sur la trottinette électrique de Frédéric. Sagement, tu n'as fait que la toucher pour te rendre compte de ce qu'était ce véhicule inédit pour toi.
Tu avais quitté ton grand appartement avec cette vue incroyable il y a quelques temps, pour rejoindre Tatie Jacqueline dans un appart en commun.

Tatie, il nous faut maintenant apprendre à vivre sans toi, sans tous ces petits et grands moments que nous avons passé ensemble et surtout sans tes appels téléphoniques. Ca va faire bizarre d'avoir ta photo dans mon répertoire téléphonique classée à Tatie Marie-France et de ne plus la voir apparaître. Il faut nous dire que la vie est ainsi et qu'il va falloir continuer dans cette joie qui t'animait pour profiter de chaque seconde, chaque moment, chaque émotion, chaque occasion, chaque discussion qu'il nous est permis de vivre avec tous ceux qui restent autour de nous, avec nos familles, nos amis. Il ne faut rater aucun moment et ne plus repousser à demain des visites qui ne se feraient plus. 
Bien sûr, si nous pensons à tous nos vivants,  nous n'oublions aucun de nos proches qui s'en sont allés car ils restent pour toujours dans nos têtes et surtout dans nos cœurs avec tous nos souvenirs.

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Noël en ville

 

L'émission Tribune Libre créée en 1975 sur la télévision publique est devenue Expression Directe depuis 1987 et continue encore d'être diffusée. Cette émission permet en effet à des groupes représentatifs d'utiliser les moyens de la télévision et de la radio publique pour s'exprimer librement pendant quelques minutes. C'est le Président Valéry Giscard d'Estaing (1926-2020) qui l'a imposée sous sa présidence (1974-1981) afin de permettre un dialogue direct avec les Français. Le sujet était donc déjà d'actualité. 
Mais revenons sur cette émission de Tribune Libre 
diffusée il y a 50 ans sur . La plateforme que le diffuse, , la propose de cette manière : "Ce soir, c'est Noël ! Attention les yeux (et les oreilles) : voici un conte musical enfantin, à l'animation bien kitsch, à revoir chaque fois que sonne la saison des fêtes..." Intrigués, nous ne pouvions pas louper cette pépite car le kitsch, on connait !😊. Nous nous excusons par avance auprès des personnes qui interviennent dans ce petit spectacle de Noël car nous allons nous moquer d'elles.
Effectivement, sur l'échelle du kitsch, on atteint déjà les sommets dès le générique. 
Le décor se compose en effet uniquement de dessins d'enfants venus illustrer cette histoire de Noël inventée de toute pièce. 
Que dire du conteur si ce n'est qu'il est surprenant. Surprenant car tout commence plutôt bien, si ce n'est sa coiffure mais nous vous rappelons que nous sommes en 1975 ! Il débute son histoire de manière tranquille mais plus on avance dans les minutes, plus l'histoire qui semblait être toute innocente part comme on dit ici, en cacahouètes. Le conteur s'excite soudainement de l'occupation armée israélienne en Palestine (et oui, rien ne change malheureusement en 50 ans) jusqu'à nous effrayer
mais également effrayer la petite fille qui est censée apporter un moment de pureté, de Paix. Si on analyse bien les images, dès le début on sent cette fillette se dire en elle-même : mais qu'est ce que je fais là ? Lors de l'explosion de colère du conteur, elle est limite en larmes. Les gros plans suivants la montre plutôt complètement amorphe, soit morte de fatigue d'assister à cette pseudo histoire de Noël, soit consommatrice de produits illicites comme doit en consommer le conteur.
Le groupe de chanteurs est en effet typique des Chrétiens de l'époque dont l'attitude oscille entre traditions et mouvements hippies. Attention, si vous avez décidé de regarder cette pépite télévisuelle, leur chanson La Terre chante les couleurs est susceptible de vous rester en tête longtemps.
Enfin, terminons ce billet avec le troisième membre du groupe et sa coiffure dans le vent. Notons le col roulé du sous-pull qui, en le quittant, électrisait notre chevelure. Ah, c'est peut-être ça cette coiffure 😆
Allez, soyons bons joueurs et rendons hommage à ce groupe d'hommes et de femmes qui ont eu le courage, sans doute maladroitement, de porter leur conviction face aux téléspectateurs.
Que sont-ils devenus ? :
Jo Akepsimas (1940), le barbu, connait une carrière de chanteur et compositeur de chants religieux pour enfants. 
Mannick (1944), la femme, connait une carrière de chanteuse, auteure, compositrice. Elle et Jo Akepsimas permettent un renouveau et une évolution de la musique liturgique dans notre pays.
Le Pasteur Jean-Louis Decker (1939-2016), l'homme à la mèche, a été quant à lui également chanteur, auteur et compositeur.
Nous n'avons trouvé aucune nouvelle du conteur ni de la petite fille.

mardi 16 décembre 2025

Le Petit Nicolas : qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?

 

C'est sur le canal 12  que nous avons regardé ce film d'animation franco-luxembourgeois d'Amandine Fredon et Benjamin Massoubre assistés d'Anne Goscinny (1968) qui raconte la création du Petit Nicolas personnage créé par René Goscinny (1926-1977) et Jean-Jacques Sempé (1932-2022).
Racontée par Alain Chabat (1958) et Laurent Lafitte (1973), l'histoire revient sur la rencontre entre Goscinny et Sempé et leur volonté de créer Nicolas. Il apparait d'ailleurs aux côtés des auteurs dont on apprend leur biographie. En effet, si l'on assiste à quelques histoires de Nicolas dans son univers, il interagit également dans la biographie de ses deux créateurs et plus particulièrement lors de l'annonce de la disparition de Goscinny en 1977. C'est un moment très émouvant du film. Mais l'on s'amuse également beaucoup du quotidien de Nicolas et de ses amis. 
Notons que ce film d'animation a reçu de nombreuses récompenses et il le mérite car il est très bien fait.
A regarder sans modération pour ces fêtes de Noël mais également n'importe quand dans l'année.

lundi 15 décembre 2025

借りぐらしのアリエッティ / Arrietty : le petit monde des chapardeurs

 

Ce film d'animation est sorti en France en 2011 et nous ne l'avions jamais vu jusqu'à ce que nous le propose sur son antenne. Pour cette période des fêtes, notre télévision publique propose d'ailleurs une collection, Dans l'univers du studio Ghibli disponible sur la plateforme mais également chaque samedi soir.

Sho débute son récit d'une semaine d'été qu'il a passé dans la maison familiale en compagnie de sa grand-mère Sadako et l'étrange gouvernante, Haru. Lorsqu'il est arrivé dans cette grande et belle demeure, Sho a arrêté le chat Niya qui était parti à la chasse. Le jeune garçon aperçoit un court instant une jeune fille de son âge... mais de quelques centimètres seulement. Il s'agit d'une Chapardeuse. Sho va apprendre que certains membres de sa famille les ont également croisés sans jamais pouvoir entrer en communication... 
借りぐらしのアリエッティ / Arrietty : le petit monde des chapardeurs nous rappelle un autre dessin animé The littles / Les Minipouss (3 saisons / 29 épisodes / 1983 à 1985 / ABC) inspiré d'un roman d'un auteur américain John Peterson (1924-2002) publié en 1967. 
En réalité, les créateurs de cet animé se sont inspirés d'un autre univers mettant en scène des êtres minuscules, The Borrowers / Les Chapardeurs de l'écrivaine britannique Mary Norton (1903-1992) dont le premier roman est sorti en 1952.
Ce film d'animation fait mouche et devient l'un de nos préférés. Y'a pas à dire, ils sont très forts ces japonais pour transmettre toute cette poésie et toutes ces émotions. Une fois encore, les paysages sont merveilleux. Les détails font qu'on a l'impression de voir un film réel. On tombe sous le charme de la décoration naturelle de la maison des Chapardeurs. La musique est comme souvent dans ce genre de film d'animation tout simplement féérique et nous transporte ailleurs. Du fait des tailles différentes entre les personnages, le rendu sonore est exceptionnel également. On sent la respiration de Sho, les battements de son cœur dont il souffre. On aimerait que l'histoire se poursuive mais l'on sait que la relation est impossible entre Sho et Arrietty. Comme lorsque l'on avait vu pour la première fois Les Minipouss sur nos petits écrans, nous attendons de pouvoir observer ces êtres minuscules qui cohabiteraient très discrètement avec nous.

dimanche 14 décembre 2025

Le Père Noël s'est évadé

 


Cette histoire se déroule au soir du Réveillon de Noël 1966. Les plantons de la Prison Départementale écoutent les détenus chanter des cantiques de Noël quand soudain, le Père Noël ouvre la porte du centre de détention et les assomment.

 

Le Père Noël est en réalité un dangereux criminel, Sérinèze. L'alerte est donnée.

 

Si tous les détenus sont arrêtés par la police partie à leur trousse, Sérinèze passe à travers les mailles du filet malgré l'arrestation de très nombreux Père Noël totalement innocents

 

et malgré le fait qu'il soit blessé lors d'un échange de tirs

 

. Car le Père Noël est armé. Ce dernier trouve refuge dans un grenier où il perd connaissance. Le jour de Noël, une fillette, Florence, monte jouer au grenier qui est sa salle de jeux et tombe nez à nez avec le Père Noël endormi...

Diffusée à Noël 1966, cette histoire met en scène la petite Florence jouée par Nathalie Valax qui, malgré son très jeune âge, joue telle une grande ! 

On aime la relation qui s'établit peu à peu entre la fillette et celui qu'elle croit être le Père Noël. L'histoire montre également combien les parents peuvent être parfois sourds à ce que disent leurs enfants car elle ne cessera de clamer que le Père Noël est au grenier sans que personne ne la croit. D'ailleurs, sa Maman jouée par l'inoubliable Laurence Badie (1928-2024),

 préférera prévoir un rendez-vous dans une institution pour soigner les élucubrations de sa fille plutôt que de vérifier ce qu'elle dit. Il faudra patienter la toute fin pour que les parents réalisent que Florence dit la vérité. Ce téléfilm de Noël est assez étonnant pour une histoire de Noël mais avec les autres billets que nous allons prochainement écrire, vous allez vous rendre vite compte qu'il y a des histoires encore plus étranges pour être diffusées à cette période de l'année.

Ce programme était sans doute annoncé dans le Télé 7 Jours numéro 353.