lundi 23 septembre 2024

La ruée vers l'or

Notre dernière randonnée nous a emmené à Chabanière (4 249 habitants) commune du Département du Rhône et plus précisément au départ du hameau de la Roussillière.
Il y a là une maison avec de jolies sculptures devant son porche d'entrée. Nous aimons particulièrement les oiseux colorés posés sur la cloche.
Sur le Chemin des Balmes, nous longeons de jolis murets de pierres derrière lesquels se cachent des potagers.
Les jardins font place à la forêt qui fait apparaître dorénavant de la mousse sur les murs. 
Nous débutons alors une descente à notre grande surprise. En effet, depuis notre point de départ, rien ne laissait présager que nous allions rencontrer un relief de ce type à cet endroit. Le nom du chemin aurait du nous mettre la puce à l'oreille, nous descendons au creux d'une balme creusée par la rivière Bozançon, frontière naturelle entre les Départements du Rhône et de la Loire. Il en a fallu du temps à cette rivière pour creuser cette cavité naturelle invisible car entièrement cachée par une épaisse forêt. 
La veille, il a plu et le sol est bien humide comme 70% des randonnées de cette année 2024.
Bien avant nous, d'illustres personnages ont emprunté cette trace dans la forêt en direction de la Renavalière qui porte le nom de Chemin des Seigneurs. En 1270, le Seigneur de Châteauneuf, Guillaume de Roussillon, faisait le trajet que nous avons effectué à cheval pour se rendre de son fief à Riverie. Il passait donc le Gier, longeait le Bozançon avant de nous rejoindre. Suis-je bête, nous n'étions alors pas là. 
L'Oratoire Saint-Joseph n'est pas accessible et nous ne parvenons à le voir que par l'arrière.  
Du Hameau de la Jubilière, nous passons au loin du village de Saint-Joseph (1 972 habitants).
La Chapelle du Crêt Chagneux érigée là en 1884 abrite une statue en l'honneur de Notre-Dame-de-Lourdes. Impossible cependant pour nous de trouver le chemin, même avec le GPS. Il semblerait que son entrée soit actuellement dissimulée par les cultures. Nous ne la verrons que de loin.
Il est rare d'être témoins de drames lors de nos randonnées. C'est pourtant malheureusement le cas à cet instant. Nos yeux sont attirés par un immense panache de fumée noire. Si au début l'on pensait à un incendie de pneus étant donné la couleur, il s'avère que c'est une maison qui s'est enflammée dans un Hameau qui ma foi porte tragiquement son nom et nous n'inventons rien, la Chandelle !
Nous entendrons et verrons alors passer une ribambelle de camions de pompiers. Sans le savoir et sans le vouloir, nous nous retrouverons au plus près de ce drame puisque notre randonnée passe par ce lieu. Les pompiers nous autorisant le passage, nous découvrons, ce que nous pensons être une maison de campagne, entièrement détruite par les flammes. Quelle tristesse pour les propriétaires.
A quelques pas de là, témoins également de cet incendie, ce groupe d'ânes très dociles et non avares de caresses.
A nouveau, nous nous enfonçons dans la forêt pour nous rapprocher du fond de la balme près du Bozançon.
Au milieu des arbres, complètement abandonné et solitaire, se dresse un témoin d'un passé ferroviaire qui ne verra jamais le jour. Le pilier du Viaduc du Grand Bozançon édifié en 1912 et 1913 pour assurer la liaison en train entre Mornant et Rive-de-Gier sera l'unique ouvrage de ce projet abandonné. 100 ans plus tard, il est le témoin des projets inatteignables que prennent parfois nos dirigeants.
Des vestiges bien plus anciens et qui ont été utilisés sont notre prochaine rencontre. Sur 85 kilomètres s'étendait l'Aqueduc du Gier, construit par les Romains et nous voyons aujourd'hui d'autres vestiges de cet impressionnant ouvrage. Nous vous en avions alors parlé en détails, lors de la rédaction du billet intitulé Sur la trace des Romains.
Les premiers vestiges rencontrés est le Pont de Jurieux. Ce pont canal servait à franchir le Vallon de Jurieux. Lors de notre passage, les herbes, lierres et ronces commençaient à le faire disparaitre mais nous sommes tout de même parvenus à le voir et de prendre notre casse-croûte. Sans doute, il y a fort longtemps, les bâtisseurs se sont également restaurés lors de son édification. 
Bien plus impressionnant encore du fait du relief, à quelques kilomètres de là, le Pont des Granges fait également partie de cet Aqueduc du Gier. Les ronces et les orties nous interdisent le passage sous les arches.
Si vous relisez le titre de ce billet, vous vous demandez pourquoi nous vous parlons de ruée vers l'or car pour l'instant, nous vous avons parlé de tout, sauf d'or. 
Patience, nous y arrivons. 
De l'or a été découverte dans ce coin de Loire en 1599. Une mine fut alors creusée mais le filon de Saint-Martin étant très faible, la mine est fermée en 1625. Une légende subsiste cependant qui raconte qu'une coupe en or a été offerte à Marie de Médicis (1575-1642) lors de son mariage avec le Roi Henri IV (1553-1610 / règne de 1589 à 1610) à Lyon le 17 Décembre 1600. Pour des soucis de sécurité, il est formellement interdit d'y pénétrer. C'est d'ailleurs une propriété privée.
D'autres anciennes galeries, ouvertes et accessibles abritaient en 1911 un stock de bâtons de dynamite propriété de la Compagnie Minière Lyonnaise.
Comme quoi, il n'y a pas besoin d'aller très loin pour trouver de l'or !

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