lundi 17 juillet 2023

A travers ronces et orties

Un peu plus de 7h00, c'est le temps que nous avons mis pour cette nouvelle randonnée. Si la durée est assez longue et qu'il faut sans doute remonter à celles faites au Chili, cette dernière est sans doute celle où nous rentrons le plus marqués physiquement. Nous ne parlons pas de fatigue, l'entraînement et une bonne nuit nous ont permis de récupérer, non nous parlons des nombreuses égratignures et autres griffures que nous avons accumulées. C'est sans doute la première fois que nous avons parcouru des chemins aussi peu entretenus si bien que nous avons passé le temps, avec nos bâtons à couper ronces et orties. Ces plantes agressives nous ont laissé des traces que ce soit sur nos bras ou sur nos jambes, bobos que nous avons soignés en rentrant. 
Fort heureusement, malgré ces difficultés nous avons passé un bon moment dans le Bas-Bugey.
Le départ s'effectue de Sault-Brénaz (987 habitants) dans le Département de l'Ain le long du Rhône, là où le fleuve effectue un saut. Si la météo était caniculaire, la nuit dernière a été arrosée. Les températures sont nettement plus clémentes et au démarrage de la randonnée, nous avons un ciel de traine. 
L'Eglise de l'Annonciation semble avoir été récemment restaurée et le toit du clocher est particulièrement intéressant avec ses tuiles vernies.
Outre ses montagnes, le Bugey est connu pour ses vins dont les cépages variés (Chardonnay, d'Altesse, de Molette, de Jacquère, de Pinot Noir, de Gamay, de Mondeuse et de Poulsard) proposent des mousseux et des pétillants mais aussi des blancs, des rouges et des rosés. Très vite, nous rencontrons nos premières vignes et leurs fruits.
Si ce panneau indique un monument historique nous sommes frappés par deux choses.
D'une part par le théâtre romain dont il ne reste vraiment que peu de traces. Afin de le visualiser, des murs de pierres ont été édifiés mais on est loin des théâtres antiques que nous avons l'habitude de voir.
La seconde remarque que nous pouvons faire c'est l'état du panneau d'information qui semble avoir été utilisé comme cible par un ou des tireurs. Ce panneau est à l'image des chemins de randonnées non entretenus et dont les panneaux indicateurs ont disparu. On voudrait éloigner les randonneurs qu'on ne pourrait pas mieux faire.
L'emplacement du théâtre romain propose cependant une belle vue sur le Rhône et au loin sur les Alpes.
Les chemins semblent être parfois pavés
mais la plupart du temps, nous marchons à travers de hautes herbes 
ou en forêts.
Un genre de petite passerelle a été installée pour traverser le ruisseau Nérivent où poussent de jolies scolopendres appelées parfois Langue de Cerf. Elles font partie de la famille des fougères.
C'est à cet endroit que nous trouvons un insecte noir avec de très longues antennes, le Morismus Asper ou Morime Rugueux. Il nous semble n'en n'avoir jamais vu auparavant. 
Voici un véritable tableau de maître avec ce champs de tournesols et ce gros arbre en son milieu.
Nous entrons dans le hameau de Bouis qui possède deux fontaines. Si pour l'une il est impossible de prendre une jolie photo du fait de voitures en stationnement, celle-ci est plutôt sympa. Elle semble avoir été construite en 1838.
Il y a au hameau un autre monument dédié à l'eau, le lavoir. Celui-ci a été construit en 1868 et l'on apprend grâce à une stèle que le "lavoir a été construit avec le montant des souscriptions volontaires des habitants du Hameau de Bouis sous l'administration de M. Janin, Maire."
 
Nous entamons une belle montée au Pas de la Mulette et sommes très contents d'être équipés de nos bâtons qui nous servent également de machettes pour nous frayer un chemin entre ronces et orties.
Un peu de hauteur nous permet de voir Bouis d'en haut 
et au-delà également.
Sur le plateau, nous traversons un champ de blé récemment fauché.
Une carcasse de voiture; une 4L camionnette ?; est abandonnée depuis fort longtemps. Comment est-elle arrivée là ? C'est un mystère...
Pas de mystère pour la présence de la Croix de Grassonnet
 ou plutôt oui, l'inscription sur son socle que nous ne parvenons pas à déchiffrer.
Nous faisons un panoramique
avant de pique-niquer depuis un promontoire, lui aussi laissé à l'état d'abandon.
Après notre repas, nous traversons un magnifique champ de blé.
La descente vers la Grange de Mignaval est rendue difficile par la présence une nouvelle fois de ronces dont les épines sont de véritables pointes.
Les vestiges d'une cabane en tuf, la roche locale, nous permet de faire des photos de l'extérieur mais également depuis l'intérieur... sans voir de différence.
Revenons sur le tuf car la région en regorge. Une carrière désaffectée prouve de cette demande et de ce besoin en pierre livrée pour la plupart vers Lyon via le Rhône. La Pierre de Villebois , du nom du village tout proche, a en effet été exploitée à travers les siècles et ce, jusque dans les années 1970. Imaginez-vous que les ponts du Rhône et de la Saône à Lyon mais également l'Hôtel Dieu, l'Hôtel de Ville, le Palais de Justice, l'Opéra, l'Hôtel du Département / la Préfecture... ont été construits avec ces pierres taillées à l'endroit où nous nous trouvons.
Nous nous trouvons dans une tufière où une source, ici celle du Ruisseau du Rhéby, provoque la création de concrétions calcaires. Cette eau crée des escaliers géants où l'on trouve une superbe cascade constituée en étages. Pour preuve que l'eau pétrifie tout, ce sont ces branches qui sont en effet pétrifiées dans la roche et et qui peu à peu se transforment en pierre. C'est vraiment très impressionnant et il nous semble que cela se fait très rapidement.
Le Rhéby coule donc en cascade créant de véritables jacuzzis naturels tel celui-ci.
En contrebas, c'est le Trou du Curé puis le Canyon du Rhéby.
La nature nous surprendra toujours et il faudra que nous nous documentions sur le temps de pétrification dans ces eaux.
Sous la flèche, c'est l'endroit où nous avions effectué notre pause repas.
Au-dessus de Villebois (1 195 habitants), la roche de la montagne se découpe donnant un faux air des falaises d'Etretat : c'est l'éboulis de la falaise Secteur en Chanot.
Mais l'autre intérêt de cette falaise, ce sont les Demoiselles de Villebois que l'on voit finalement mieux de loin que de près.
Nous dépassons ce petit temple bouddhiste, 
pour nous nous rapprocher de Villebois dont deux monuments dépassent des habitations.
Ce que j'avais pris pour le beffroi de l'Hôtel de Ville est une maison sortie tout droit d'un délire d'architecte. Elle est très étrange et nous n'avons pas trouvé son histoire. 
L'autre monument qui domine la ville, c'est le monolithe de Villebois issu des carrières de pierres érigée sur la place du village en 1889 pour commémorer les 100 ans de la Révolution Française. C'est l'une des plus grandes pierres taillées extraites d'une carrière française. Le dimanche, il est rare de trouver des bars ouverts mais fort heureusement pour nous, nous pouvons nous désaltérer sous la pergola du Clos des Demoiselles.
Dans les anciennes carrières, nous apprenons grâce à de nombreux panneaux comment la vie était dure pour les ouvriers qui travaillaient là.
En plein soleil, au milieu de la roche usée par les pierres transportées ici, se situe l'Oratoire de la Sainte-Vierge restauré en l'an 2000.
Sur le chemin du retour, une autre trace religieuse longe notre route avec cette fois une statue décapitée.
7h00 après être partis de Sault-Brénaz, nous voici de retour meurtris par nos blessures de guerre.

2 commentaires:

Annie a dit…

comme l'eau est clair !

plou a dit…

Petits bobos , mais belle balade