vendredi 2 décembre 2022

Le jour où nous avons rencontré un rêveur

"Alors que je me promenais sur les rives du Lago Llanquihue, une maison qui semblait être un réservoir d'eau de la ville à l'abandon, m'a murmuré à l'oreille : viens, viens, entre chez moi. J'ai été attiré par une force inconnue et je suis tombé amoureux de cette maison."
C'est ainsi que débute la belle et longue conversation que nous avons eu avec Pablo Fierro. Cette maison, c'est la blanche au centre en haut, qui l'a appelée, la voici telle qu'il l'a dessinée en 2006.
16 ans plus tard elle ressemble à ça.  Depuis que la municipalité lui en a fait don, il n'a cessé de la transformer car Pablo Fierro n'est pas seulement un grand rêveur, c'est également un artiste.
Passionné par les dessins de maisons, il n'a cessé de dessiner, peindre toutes les demeures de sa région depuis 1989. En 2001, il fonde son musée à Puerto Montt, musée qui emménage ici à Puerto Varas en 2006 et qui prend le nom de El Museo Pablo Fierro.
Arrivés devant la façade, tellement subjugués et attentifs, nous oublions tout, même la pluie qui s'abat sur la ville. Alors que nous franchissons le seuil de la maison, nous avons le sentiment d'être envahi par une sensation de bien être, de calme, de détente, de magie et d'émerveillement. Une douce musique est diffusée et amplifie ce sentiment de bien-être. Outre ses tableaux qu'il expose, 
Pablo Fierro s'est donné une mission de sauvegarde du temps passé en exposant ici tous les objets qu'il récupère dans la région pour montrer aux générations futures les objets des personnes qui ont vécu ici avant eux. Si à première vue on peut penser à un bric-à-brac ou à une gigantesque brocante, c'est bien tout un pan de l'Histoire de la Région des Lacs et du Chili qui nous est présenté. Nous y sommes restés longtemps mais pas suffisamment tellement il y a d'objets à voir, de détails à relever.
Pablo Fierro crée également des personnages en carton qu'il plie.
De nombreuses photos en noir-et-blanc sont autant de témoignages du passé de Puerto Varas.
La photo suivante est le témoin du tremblement de terre du 22 mai 1960 qui a secoué toute la région et qui a provoqué un tsunami sur la côte entre Concepcion et l'Île de Chiloe. C'est le séisme le plus fort que le Chili et le monde ont ressenti d'une magnitude de 9,5 sur l'échelle de Richter ! L'échelle s'arrête normalement à 9. On dénombre entre 3 000 et 6 000 victimes du séisme et du tsunami mais pas seulement au Chili car d'autres régions et pays furent touchés : Hawaï, le Japon, la Nouvelle-Zélande, les Samoa, les Philippines, les Marquises.
La terrasse fourmille elle aussi d'objets de tous genres.
Nous voici sur la proue du bateau que Pablo a entièrement construit.
Dans l'un des étages, nous avons été transportés dans un navire avec son mât et ses hublots.
Quelques pas plus tard, nous voici transportés dans une école chilienne d'antan,



de laquelle on peut s'évader via un toboggan.
Discuter avec Pablo est un plaisir car il parle doucement, calmement en nous racontant ses rêves. Il prend le temps de choisir ses mots ce qui me donne également le temps de faire la traduction simultanée à Frédéric. On aimerait que cet échange ne s'arrête jamais, d'ailleurs nous n'avons plus aucune notion du temps qui semble s'être arrêté. Il est fier de nous présenter sa 2CV.
et de nous expliquer que ce gigantesque coucou est la réplique de celui de sa grand-mère.
Même le sol, que ce soit à l'extérieur ou à l'intérieur de la maison, a été magnifié par l'inscrustation d'anciennes pièces de voitures.
Si la façade principale se situe Calle Vicente Perez Rosales, il ne faut pas manquer celles situées en la Calle Imperial.
Ce musée totalement gratuit et ouvert uniquement au don que vous souhaitez faire, est sans doute l'un des plus jolis moments que nous avons pu vivre à Puerto Varas et il nous a été très difficile de sortir de ce rêve, de cet art de rêver.
Si ces moments, ces échanges, ces sons, ces odeurs resteront gravés à jamais dans notre mémoire, nous avons rapporté un peu de Pablo Fierro ici avec une reproduction signée et datée par ce très gentil rêveur qui nous conforte dans l'idée de vivre nos rêves autant qu'on puisse le faire et de manière la plus simple.

Muchas gracias a ti Pablo Fierro.

1 commentaire:

plou a dit…

Bizarre mais il faut des gens comme çà