samedi 17 décembre 2022

16e Biennale de Lyon Art Contemporain à l'ancien Musée Guimet

Dimanche 27 Novembre nous nous sommes rendus dans un musée fantôme de Lyon, le Musée Guimet.
Ouvert de 1879 à 1889 puis de 1909 à 2007, le Musée Guimet était le Muséum d'Histoire Naturelle de Lyon. Depuis sa fermeture, ses collections sont visibles au Musée des Confluences mais la bâtiment en lui-même a été laissé à l'abandon même s'il a été question un moment d'y installer la Maison de la Danse. Le projet a été abandonné.
Il faut attendre cette année et la 16e Biennale de Lyon d'Art Contemporain pour lui redonner vie du 14 septembre au 31 décembre 2022.
Nous découvrons des traces du passé de ce musée dont l'intérieur est en bien mauvais état mais avec de la volonté et beaucoup d'argent, il serait sans doute possible de le faire renaitre de ses cendres et lui donner une autre vie, un autre but. 
Le lion, symbole de la ville est présent sur les colonnes, les corniches ou les meubles.
21 oeuvres sont visibles au Musée Guimet, voici celles qui nous ont le plus marquées.
La vidéo de Clément Cogitore, Morgestraich (France né en 1983) rend hommage au Carnaval de Bâle qui marque le passage de l'Hiver au Printemps. 
Le film d'animation Le monde va à la guerre et moi j'en reviens des libanais Nadine Labaki (1974) et Khaled Mouzanar (1974) est très émouvant car s'il raconte la Guerre du Liban (1975-1990) il résonne dans notre actualité et la terrible tragédie qui se déroule tous les jours dans le monde avec la multiplication des conflits armés à commencer par la guerre qu'a lancée la Russie en Ukraine.
Evita Vasiljeva, lettone (1985) propose Impulse. L'artiste crée une véritable chorégraphie de son et de lumière dans les anciennes salles d'archives donnant une étrange atmosphère. 
La néerlandaise Puck Verkade (1987) propose avec une vidéo de suivre une mouche qui assiste à la disparition de l'Homme de la Terre qu'il a trop exploitée et maltraitée. La vision de ce film se fait dans un décor entourés de frites géantes.
La Rotonde du Musée Guimet est exploitée par Hashel Al Lamki (1986) venu tout droit des Emirats Arabes Unis. Grâce à des lumières, des objets, des peintures et des vidéos, il transforme cette rotonde à l'origine très classique.
A quelques mètres de là, la colombienne Leyla Cardenas (1975) propose Removed. C'est une représentation de la façade de l'ancien Musée Guimet en pleine décrépitude qui a bien débuté pour ce bâtiment historique.  
Le suédois Tarik Kiswanson (1986) nous met la tête à l'envers car nous ne savons plus dans quel espace nous marchons. Les meubles sont au plafond portant des cocons géants.
Un enfant solitaire des Moss People semble attendre ses congénères qui se trouvent ailleurs, dans un autre bâtiment dédié à cette Biennale de l'Art Contemporain de Lyon. Tout cet univers de ce peuple de mousse est né de l'imagination de la finlandaise Kim Simonsson (1974) nous donnant envie de voir les autres membres de cette communauté.
L'oeuvre que nous préférons reste cependant celle du français Ugo Schiavi (1987) dans la Grande Salle laissée à l'abandon. C'est cette sensation d'abandon mais de récupération des lieux par la nature et les insectes qui est étonnante. Elle donne l'impression que notre civilisation a disparu et l'on réalise ce qui pourrait advenir de nos sociétés. Bravo à Ugo Schiavi. La vision est multiple grâce à la mezzanine qui nous permet de faire le tour de la Grande Salle en ayant une vue plongeante.

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