mercredi 18 novembre 2020

Les dernières heures

Un mal venu d'on ne sait où, s'abat sur le pays et très rapidement se transforme en une véritable épidémie qui sème la mort, la panique, la déliquescence de la société, l'incompréhension des habitants face à l'inefficacité de leurs dirigeants. 
Pourtant, certains de ces dirigeants comprennent que, pour combattre ce mal, il est nécessaire de mettre en place des règles d'hygiène et des règles sanitaires très drastiques. Ils conseillent également un isolement total pour lutter contre cette pandémie qui semble toucher la majorité de la population, car, si même quelques uns parviennent à s'en sortir miraculeusement, les décès se multiplient. 
Des voix s'élèvent contre ces règles et ce confinement forcé.
Certains  habitants sont chargés de soigner, d'approvisionner les personnes confinées et risquent eux aussi la contamination. 
D'autres ne souhaitent pas changer leur mode de vie, trop égoïstes, trop fiers de leur position, trop vénaux et convaincus que cette épidémie n'est pas grave malgré les cas qui se multiplient tout autour d'eux. Ils ne pensent qu'à leur profit et leur bien-être et tant qu'ils ne sont pas touchés de près, ils restent campés sur leurs positions. 
Fort heureusement, d'autres encore respectent ces règles même si elles sont contraignantes en se serrant les coudes et ce malgré les évolutions des consignes données par les autorités car ils ont bien compris que leurs dirigeants n'ont pas de remèdes à ce mal mystérieux et qu'ils s'appuient sur les hommes et les femmes de science, à l'observation de cette épidémie et en faisant confiance à la responsabilité de leurs gens...

Si cette introduction vous semble faire écho à la vie quotidienne qu'est la nôtre depuis le 17 mars, c'est incroyablement vrai... et pourtant, ces quelques lignes vous racontent le livre de Minette Walters (1949) sorti en 2017, Les dernières heures.  
Ce roman se déroule en 1348 en Angleterre. La Mort Noire s'abat sur la région du Dorset et sur tout le pays à une vitesse jamais constatée auparavant et avec une mortalité inimaginable. Le Seigneur de Develish décède de cette pestilence qui touche toutes les couches de la société. Il meurt, fort heureusement, en dehors de son domaine. C'est son épouse Lady Anne qui reprend la direction de Develish aidée par des Serfs à qui elle a eu l'audace de donner de l'instruction. Au contraire des domaines aux alentours, elle décide de mettre en place des normes d'hygiène inédites en ce Moyen-Âge et surtout de confiner la populace. Au bout de quelques semaines, le résultat est là : la peste semble épargner Develish...
 
Nous avons lu ce roman entre les deux confinements et forcément il est complètement d'actualité.
Nous avons également aimé la description de la vie quotidienne dans un comté de l'Angleterre moyenâgeuse qui montre la place des puissants, des serfs, des femmes, des enfants, de l’Église.
C'est une lecture très enrichissante mais cela fait également peur, car souvent,  on se demande si l'auteure parle de l'année 1348 où de nos années actuelles. Il semblerait que les siècles passent mais qu'en période de grave crise l'Homme se laisse envahir par ses vieux démons (peur, jalousie, racisme, intolérance, méfiance, ignorance...) exacerbés par une poignée de fous furieux extrêmement dangereux.

Vivement le tome 2 que nous lirons, nous l'espérons, à une période où notre pandémie actuelle aura été maitrisée et pourquoi pas annihilée.

Les dernières heures
Minette Walters
Robert Laffont

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