lundi 7 mai 2018

Une mauvaise image de Cuba

Le réveil de ce jour supplémentaire n'est vraiment pas des plus agréables pour moi car à peine debout, je cours à la salle de bain pour un rendez-vous urgent avec le Jacob Delafon local.
Les fruits de mer du repas de la veille ne sont absolument pas passés.
Je vous passe les détails...
C'est assez fatigué que je débute donc une interminable journée grâce à l'incompétence notable d'Air France pour nous trouver des vols avec des correspondances acceptables sur des vols où leurs pilotes pourtant déjà bien privilégiés ne font pas grève.
J'accompagne Frédéric au petit-déjeuner sur lequel je fais bien volontiers l'impasse.
Nous récupérons nos bagages et attendons le taxi que nous avions commandé la veille.
Notre chauffeur est une nouvelle fois très agréable et j'ai de longues conversations avec lui. Il rit car au départ, il pensait que c'était Frédéric qui parlait espagnol et pas moi car selon lui il avait l'air mexicain, moi non. Grand adepte de gastronomie, nous parlons recettes mexicaines et françaises durant le trajet (et moins qui suis tout barbouillé !), des plats traditionnels... Il s'appelle Max diminutif de Maximiliano et ça le fait beaucoup rire lorsque je le surnomme El Imperador (Maximilien étant l'un des deux Empereurs du Mexique). Il me dit qu'il n'a pas beaucoup voyagé et qu'il est allé avec sa famille à Disneyland et Disneyworld au États-Unis d'Amérique. Il ne savait pas qu'il y a un parc en France. Pour lui, la France c'est avant tout la Tour Eiffel moins vieille que les pyramides du Mexique mais tout autant magique selon lui. Il me demande de lui apprendre quelques mots de français. Il me parle ensuite de son pays, de la chance que nous avons de pouvoir faire la grève car lors de la dernière grève ici, 32 personnes ont disparu de la circulation et personne ne les a jamais revues. Il espère beaucoup des élections générales de juillet prochain tout en ne croyant pas trop que les choses vont changer au Mexique. Et malgré tout cela, Max garde le sourire comme la plupart des mexicains que nous avons rencontré.
Max fut la dernière personne avec qui nous parlons au pays et ce fut une très belle rencontre.
Nous nous quittons en nous serrant la main très chaleureusement.

Nous prenons un avion de la compagnie nationale Aero Mexico à destination de La Havane à Cuba.
Nous devons remplir un document nous permettant d'entrer sur le sol cubain.
Nous quittons ce beau pays qu'est le Mexique.
Le vol est assez court et ne dure que 55 minutes.
L'hôtesse de l'air me fait beaucoup rire lorsqu'elle débouche deux bombes anti-moustiques qu'elle vide littéralement dans l'avion et au retour, elle vide deux bombes supplémentaires. C'est une volonté des autorités sanitaires cubaines pour empêcher la venue d'insectes pas encore présents sur l'île.
Sous nos pieds, c'est Cuba.
Nous voici arrivés à La Havane.
Tous les passagers sont à destination de la capitale cubaine, tous sauf nous deux.
Nous interrogeons une douanière cubaine pour savoir si nous pouvons sortir mais il nous est formellement interdit de mettre un pied à l'extérieur de l'aéroport car nous ne sommes qu'en transit. Pour être certains que nous ne désobéirons pas, elle nous confisque nos passeports et débute pour nous une bonne heure d'attente à discuter avec plusieurs douanières pour expliquer que nous sommes ici à cause d'une grève de notre compagnie nationale. Les douaniers ne sont jamais très agréables mais celles-ci battent des records.
Au bout d'une heure, on nous remet des billets de transit
 et nous sommes accompagnés par une douanière un peu plus agréable, dans des couloirs intérieurs normalement uniquement utilisés par la douane. Nous sommes fouillés et nous nous assurons que nos bagages vont bien nous suivre pour Paris. Ils resteront dehors six heures à profiter du soleil de Cuba et nous resterons six heures à l'ombre du sinistre aéroport de La Havane. Enfin, nous sommes autorisés à entrer dans le terminal où nous allons voir partir des centaines de passagers vers leurs pays respectifs. Le temps est interminable ici.
Nous échangeons quelques pesos mexicains contre la monnaie autorisée pour les touristes le CUC.
Car à Cuba, les cubains utilisent le peso cubain tandis que les touristes doivent utiliser une monnaie pour eux dont le taux de conversion semble être le même quelque soit la monnaie d'origine !
L'aéroport est ridiculement petit et même le nôtre à Lyon est plus grand et surtout plus attractif. Ici, un seul magasin de souvenirs de produits totalement inconnus. Les commerçants sont détestables et semblent vouloir partir au plus vite de leur travail. Il y a une seule librairie où seuls sont vendus des livres sur le Che, sur Fidel Castro, sur Raùl Castro.
Toujours barbouillé, je ne mangerai pas et Frédéric fera la queue presque une heure à la seule cafétéria
pour avoir un panini tout sec et une bière locale.
Enfin, notre vol arrive. Nous n'avons jamais été aussi content de quitter un aéroport que cette fois là et franchement, cette courte expérience cubaine ne nous donne pas envie de mettre Cuba sur la liste des pays à visiter en priorité. En plus, nous avons de gros soupçons car nous nous rendrons compte à Lyon que nos bagages ont été fouillés et que plusieurs de nos affaires nous ont été dérobées.
Le vol La Havane - Paris d'Air France est un vrai cauchemar.
Le repas doit dater de l'avant grève car le pain est encore plus sec que le panini cubain, nous avons du riz à l'entrée et du riz en plat principal (ça tombe plutôt bien pour moi) sans le choix habituel entre viande ou poisson. Les sièges sont ridiculement serrés et le pilote s'évertue à mettre la clim à fond alors que tous les passagers s'en plaignent et que nous mourrons de froid en essayant de dormir.
A Paris, nous patientons encore 4 heures avant de finalement pouvoir rentrer à Lyon.

Fort heureusement, même si ce retour n'a pas été agréable et c'est le moins que l'on puisse dire, nous retiendrons ces deux semaines passées dans ce superbe pays qu'est le Mexique et nous remercions encore Marie de s'y être installée pour ses études.

1 commentaire:

plou a dit…

Voyage , voyage des moments difficiles !!