mercredi 18 octobre 2017

La fête à Henriette

Nous sommes tombés littéralement sous le charme du film La fête à Henriette sorti en 1952 que nous sommes allés voir hier à l'Institut Lumière.
C'est dans la maison des Frères Lumière que nous avons assisté à la projection, dans la salle en sous-sol.
Dès le début du générique, nous nous posons des questions avec cette inscription à l'écran :
Une musique commence à être jouée mais très vite un narrateur demande de l'arrêter... puisqu'il n'y a pas de film !
Nous découvrons alors deux scénaristes très dépités.
Le film que nous devions regarder n'a pu être tourné à cause de la censure.
Mais les deux hommes ne s'avouent pas vaincus et cherchent de nouvelles idées.
L'un d'entre eux regarde dans le journal et tombe sur une histoire d'un Maire et d'un Curé qui se battent à propos d'une procession de la vierge dans leur petit village. Il affirme qu'on ne peut pas en faire une histoire et qu'un tel film n'aura aucun succès !
Peu à peu cependant les deux hommes échangent des idées, imaginent être à Paris, choisir une femme dans la foule et lui faire vivre une histoire.
Tandis que l'un des scénaristes semble être plus censé, l'autre voudrait incorporer du sexe, de la violence, de l'action.
Cependant, ils parviennent à se mettre d'accord pour raconter l'histoire d'Henriette, lors de sa fête qui coïncide avec la Fête Nationale...

Julien Duvivier nous propose un film admirable et inédit puisque nous assistons en direct, à l'écran, à la création d'un film.
C'est très bien fait puisque tout change à l'image selon les idées avancées par les deux scénaristes.
Par exemple, lorsqu'ils imaginent être à Paris, nous voyons apparaître Paris.
Lorsqu'il parle d'une place nous y sommes.
Lorsqu'ils choisissent un personnage nous le voyons mais il disparaît aussitôt lorsqu'ils décident d'en changer et nous découvrons une autre personne.
Le film est très drôle car les deux scénaristes magistralement joués par Louis Seigner (1903 - 1991) et Henri Crémieux (1896 - 1980) sont diamétralement opposés dans leur manière de voir l'histoire.
Julien Duvivier fait même une allusion à son autre film sorti en 1952 avec ce que je vous ai écrit dans le pitch du film. L'histoire entre le Curé et le Maire n'est autre que son plus grand succès : Le petit monde de Don Camillo !
Nous avons plaisir également de revoir des acteurs disparus aujourd'hui : la belle Dany Robin (1927 - 1995), Michel Auclair (1922 - 1988), Michel Roux (1929 - 2007), Paulette Dubost (1926 - 2007), Daniel Ivernel (1918 - 1999), Odette Laure (1917 - 2004).

Le film est sorti en blu-ray, nous vous conseillons de vous procurer un exemplaire car vous passerez un excellent moment avec cette histoire inhabituelle et pour revoir Paris dans les années 50.



Direction ce soir l'Auditorium de Lyon pour une grande soirée cinéma et musique.

Aucun commentaire: