vendredi 25 août 2017

Lennusadam

En ce dimanche matin, nous prenons notre premier petit-déjeuner estonien dans la cave voûtée du restaurant de l'établissement.
Notre petit déjeuner se compose de pain, cornichons sucrés, de saucisses, de fromage en grains et de filets de harengs fumés. Le tout est arrosé de café, de lait, de jus de fruits.
Direction le Lunnusadam ce matin c'est à dire le Port des Hydravions.
Le hangar est construit en 1916 par la Russie pour défendre la ville de Saint-Pétersbourg toute proche. C'est l'Estonie qui profitera de cette base avec sa toute nouvelle armée de 1918 à 1940. L'Armée Rouge la récupérera en 1940 jusqu'au retour de l'indépendance de l'Estonie en 1991.
En 2012, ce hangar à l'aspect si particulier devient un musée.
Une exposition temporaire sur le sauvetage en mer à d'ailleurs lieu comme le montre cette belle affiche intitulée Mayday Mayday Mayday (appel de détresse)
A l'intérieur, il fait plutôt sombre ce qui va rendre compliquées les photos sans flash.
Voici l'une des coupoles du hangar d'hydravions.
L'endroit est immense et pour preuve un sous-marin tient largement à l'intérieur.

Nous voyons également le plus ancien bateau construit en Estonie, le Maasilinn. Il date du milieu du XVIème siècle.
Il y a également de nombreux bateaux à voile sur glace car nous vous rappelons qu'à cet endroit de notre planète, la Mer Baltique gèle l'hiver permettant d'effectuer des courses de chars à voile sur glace. C'était d'ailleurs il y a fort longtemps un moyen de locomotion.
Le musée conserve également de nombreuses batteries anti-aériennes et canons allemands ou soviétiques. 
Mais le clou du spectacle c'est le Lembit, sous-marin de construction britannique inauguré et utilisé par la Marine estonienne durant sa première indépendance en 1936.
Le Lembit passa sous pavillon soviétique puis redevint estonien.
Il fut sorti définitivement de l'eau le 21 mai 2011.
Cette mise à la retraite nous permet de visiter notre premier sous-marin.
D'extérieur, nous aimons beaucoup et nous nous imaginons en pleine mer, en surface.
 
Mais à l'intérieur c'est autre chose.
A peine avoir posé le pied dedans, on a une impression de manquer d'air et d'être enfermé car aucun bruit extérieur ne parvient à nos oreilles.
En plus, il règne une odeur d'huile de moteur et de graisse.
Nous n'envions alors pas du tout les sous-mariniers qui devaient vivre là durant de longues missions et qui plus est, sous l'eau !
Voici les banquettes des militaires.
Seul le commandant du navire possédait une chambre légèrement plus confortable.
Le Lembit était équipé également d'une cuisine, de douches, de w-c.
Toutes les odeurs devaient se mêler sans jamais pouvoir changer d'air ou très rarement lorsqu'il faisait surface.
L'horreur !
Le reste est technique et armement.
 Ici, l'endroit d'où partaient de meurtrières torpilles.
 
 Certaines pièces font un rappel au passé soviétique de ce sous-marin.
Contents de l'avoir visité mais encore plus contents d'en sortir pour respirer.
Voici les hélices qui servaient à le propulser.
Tout un tas d'activité est ensuite proposé : passer le costume de sous-mariniers estoniens ou d'officiers, faire plonger un sous-marin, contrôler des navires réduits sur l'eau, affronter des tempêtes avec des simulations vous mettant face à d'énormes ventilateurs...
L'exposition sur le sauvetage en mer est également très impressionnante surtout que nous avons traversé la Mer Baltique et que nous n'avons alors pas été très attentifs aux consignes de sécurité données. Il semblerait que depuis le malheureux naufrage de l'Estonia le 28 septembre 1994 faisant la liaison entre Tallinn et Stockholm et provoquant la mort de 852 personnes, cette catastrophe a renforcé des règles très précises pour l'intervention des secours en mer.
Nous sommes entrés dans un canot de sauvetage.
Mais également dans un hélicoptère de sauvetage. Nous n'imaginions pas que c'était aussi grand à l'intérieur.
Monter à bord de tous ces engins était une grande première pour nous et nous nous félicitons d'avoir visité ce musée.
La visite se poursuit à l'extérieur où il fait grand beau.
Nous embarquons maintenant le Suur Tõll, un brise-glace construit en 1914 en Pologne.
D'abord utilisé par l'Empire Russe sous le nom de Царь Михаилъ Феодоровичъ; Tsar Mikhail Feodrovich, il était le plus puissant des brise-glaces à vapeur dans le monde.
En 1918, la Finlande s'empare du navire qu'elle rebaptise Wäinämöinen du nom d'un héros finlandais.
En 1920, la Finlande cède le brise-glace à l'Estonie qui lui donne le nom de Suur Tõll, un personnage mythologique estonien.
En 1940, l'U.R.S.S. le récupère et le navire change une nouvelle fois de nom pour celui de Volynets.
En 1987, il était sur le point d'être mis à la casse mais un estonien pu le récupérer pour l'installer au musée maritime de Tallinn où il pu reprendre son nom.
Voici la différence de taille entre deux navires qui eurent à affronter la glace. Certes l'un était prévu pour cet affrontements, l'autre non.
L'intérieur a été redécoré comme lorsqu'il était en activité sous le joug soviétique.
On visite les chambres des marins, celles des officiers qui avaient droit à la radio,
 
la cuisine,
les salles à manger,
des ateliers.
et surtout les salles des moteurs (à l'avant ET à l'arrière à la grande surprise de mon ingénieur)
Des hauts-parleurs nous permettent d'entendre le bruit de la glace qui se brise à l'extérieur.

Tout comme dans le sous-marin, les odeurs d'huile, de graisse et le léger roulis du navire (celui-ci est amarré sur le quai du musée) nous appelle à regagner la terre ferme pour prendre un bon bol d'air.
C'est ce que nous faisons en longeant la côte et en entrant dans une autre dimension : celle de l'occupation soviétique dans ce Pays Balte...

1 commentaire:

plou a dit…

Il faut avoir le pied marin