L'amputation est évitée de justese

Hier après-midi, en marchant sur le parquet, une échiffre s'est logée dans mon petit peton. Oui, je sais j'ai de beaux doigts de pieds et inutiles de vous boucher le nez, ils sont propres.
Sur le coup, elle m'a gênée et puis je l'ai vite oubliée... jusqu'à ce soir. A peine je posais le pied par terre, que je la sentais s'enfoncer un peu plus profondément dans ma voûte plantaire. A force de m'en plaindre, la prochaine fois je ne dirai rien, et je souffrirai en silence, Frédéric est venu à mon secours.
Car je ne le savais pas, mais il a eu un diplôme de chirurgien ! Si, si, c'est lui qui me l'a assuré.
Au moment où je l'ai vu arriver avec une aiguille, des compresses et du désinfectant, j'ai eu un énooooorme doute sur sa capacité à opérer. Et puis on n'opère pas sur un canapé sans endormir son patient tout de même !
Tordu par la douleur, je n'ai pu me défiler, et je suis passé sur le billard.
Avant même que la pointe de l'aiguille ne touche un quelconque millimètre carré de mon petit pied, j'ai été pris de violentes sueurs et j'ai hurlé de douleur. Mes hurlements, qui ont fait trembler tout l'immeuble, n'ont pas perturbé mon chirurgien en herbe, qui pour me rassurer me dit
"J'y vois rien, j'ai pas mes lunettes !"
Et comment dire ? A cet instant, j'ai été saisi d'un moment de panique car Frédéric avait ses lunettes sur son nez !!!
Alors que je poursuivais mes hurlements, tel un goret qu'on égorge, il découpait patiemment et précautionneusement une à une les couches de peau qui recouvrait ce corps étranger.
La douleur devenait de plus en plus insupportable, j'étais tout prêt de l'évanouissement (Frédéric aurait préféré, cela m'aurait fait taire !) mais tel un breton (ils sont braves cf : la Septième Compagnie au Clair de Lune) j'ai tenu le coup.
Enfin, après de longues minutes d'opération, Frédéric voit enfin la tête de l'échiffre.
Je suis sauvé !
Non, pas encore, car elle est tellement fine, qu'il ne parvient pas à l'ôter avec ses doigts. Faute de pince à épiler (mais pourquoi nous n'avons pas une pince à épiler !!!) Frédéric est allé chercher une pince... dans sa caisse à outils !
C'est à cet instant que je ne me souviens plus de rien.
A mon réveil, j'ai découvert la pince et à sa pointe, l'épine. Si, si, elle y est regardez mieux !
Un grand merci tout de même.