dimanche 28 décembre 2008

Monsieur le Président, à votre place, j'aurai honte

La venue hier à 18h00, dans un service d'urgence d'un hôpital de Lyon pour retrouver les parents de Frédéric, victimes d'un accident de la route (ils vont bien, nous vous rassurons !), me questionne énormément sur la connaissance de ce secteur par le Président de la République et par les membres de son Gouvernement.
Ces hommes et ces femmes ont-il eu un jour à se rendre dans un service d'urgence ? (autres que les hôpitaux militaires où ils sont choyés)
Mais oui suis-je bête, lorsqu'ils visitent des hôpitaux accompagnés de toute une horde de journalistes : tout fonctionne, tout le monde est content et satisfait.

Mais Mesdames et Messieurs, ayez le courage de vous rendre anonymement dans un service de n'importe quel hôpital de notre pays et faites comme nous : O-B-S-E-R-V-E-Z !
Vous découvrirez alors la terrible vie quotidienne de tout ce personnel méritant (médecins, infirmiers, secrétaires...), des victimes et de leurs accompagnants.
Cette visite prolongée, m'a permis de faire ce test d'observation dont j'avais néanmoins connaissance.
Nous avons eu le temps puisque nous sommes restés dans ce service pendant 10h00 ! Oui, vous lisez bien, 10h00. Nous avons rejoint les parents de Frédéric samedi à 18h00 pour les voir sortir à 4h00 du matin le dimanche !
Et bien pendant ce laps de temps qu'observez-vous, mise à part le soirée Bruce Willis sur Canal + ?
Vous découvrez d'un côté des gens qui accompagnent des malades, des malades accompagnés d'ambulanciers, de pompiers, voir de gardiens de prison, des personnes issues de toutes les classes sociales et venues toutes ici dans un seul objectif : avoir un avis médical en urgence de leur pathologie ! Certaines sont graves et nécessitent d'être examinées très rapidement, d'autres peuvent attendre. Le personnel d'accueil est là pour effectuer "le tri".
Vous vivez lors de cette attente des moments tragiques comme cet homme qui apprend que sa femme est transférée dans un autre hôpital car sa pathologie est trop grave, comme ce père de famille qui arrive avec son enfant et qui est dirigé dans un autre établissement car ici, il n'y a plus de pédiatre !
Vous découvrez également la détresse humaine (ça rappelle un peu mon travail !) avec ces sans-abris alcoolisés au maximum mais dont c'est l'unique solution qu'ils ont trouvé pour éviter de geler (il a fait -6°c à Lyon la nuit dernière).
Vous participez également aux conversations de toutes ces familles, plus ou moins drôles.
Parfois heureusement, vous assistez à des scènes burlesques comme cette femme qui perdait sa couronne dentaire, ce qui la gênait énormément. Et là, vous entendez, un personnel soignant être désolé car il n'y a plus de dentiste et de lui donner le conseil de bourrer cette couronne, de peau en cire de fromage Baby Bel afin qu'elle évite de se blesser la langue et la bouche !
Enfin, de l'autre côté, vous avez une poignée de personnes qui forme une équipe médicale restreinte (il faut faires des économies) chargée de recevoir tous ces patients.
Heureusement, ils sont motivés et font tout leur possible pour voir tour à tour chacun de ces individus. Ils sont debouts depuis de nombreuses heures et ne sont pas prêts d'aller se coucher.
Je pense que toutes les personnes présentes en ce lieu, se sont posées la même question :
est-ce que vous trouvez cela normal ?
Je termine ce billet, en tirant mon chapeau à toutes les équipes d'urgence des hôpitaux, mais également les ambulanciers, les pompiers, les policiers... et en reprenant son titre et en déclarant haut et fort :
honte à vous, Monsieur le Président et à votre politique de santé publique !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La préoccupation du Président en ce moment et de parfaire son bronzage alorsle reste c'est du Dérisoir

plou a dit…

Tu sais j'ai vécu ces moments, pas de ton côté mais de celui des soignants et c'était à l'époque déjà affligeant de constater le manque de moyen dans certains services de soins mais je peux assurer que nous faisions toujours de notre mieux pour soulager les autres. Rien hélas n'a changé............!!