dimanche 3 août 2025

Snerting / Touch, nos étreintes passées

L'islandais Baltasar Kormàkur (1966) s'est basé sur le roman de son compatriote Olaf Olafsson (1962). Le film est sorti en 2024 en Islande et vient de sortir chez nous en France. Si le titre original est Snerting (contact) en français, il prend le titre de Touch, nos étreintes passées.
Nous sommes tombés sur ce film par hasard car nous avions des places Pathé à utiliser avant le 31 Août et la bande-annonce était prometteuse. C'est donc au cinéma Pathé Bellecour, qui est dans un état déplorable du côté de l'accueil et des espaces communs, que nous nous sommes rendus samedi soir après avoir récupéré un livre et bu un verre avec nos amis Stéphane et Thierry. 

Kristofer est un homme âgé qui commence à perdre la mémoire. Il le sait et veut se souvenir de la plus belle partie de sa vie, lorsqu'il était un étudiant islandais au Royaume-Uni. Entrainé par les mouvements de contestations de la fin des années 60, il remet en question ses études. Sur un pari avec deux de ses amis, il entre dans le restaurant japonais, le Nippon qui recherche un plongeur. Il rencontre alors Takahashi-san, le propriétaire qui, après un entretien d'embauche, décide de lui donner sa chance. Kristofer fait alors la rencontre du reste du personnel de l'établissement et surtout de la fille de Takahashi-san, Miko. Il en tombe éperdument amoureux...

Touch, nos étreintes passées est un très, très beau film. 
La manière de tourner donne ce sentiment d'être témoin des scènes comme si nous étions avec les personnages au plus près d'eux, d'être proches d'eux.  
Si l'on voit quelques paysages islandais au départ, la plupart du film se situe à Londres dans les années 60 et plus particulièrement dans le restaurant japonais Nippon. 
On ne cesse de passer d'une époque à une autre car l'histoire commence au démarrage de la pandémie de la COVID19 mais est remplie de retour en arrière dans le Londres des années 60 début 70. 
On remonte également beaucoup plus loin dans le temps, en ce jour dramatique du 6 Août 1945; il y a bientôt 80 ans; lorsque les Etats-Unis d'Amérique décidait de lancer la première bombe atomique de l'Humanité; où est l'Humanité dans la décision du lancer une bombe atomique sur un peuple ?; sur Hiroshima au Japon puis de lancer la seconde le 9 Août 1945 sur Nagasaki. Les victimes qui s'en sortiront et leurs descendances sont appelées : 被爆者 / hibakusha / personne affectée par la bombe atomique. On apprend combien elles ont été rejetées par la population japonaise d'après guerre. 
Le père et la fille s'avèrent être des hibakusha et cela sera l'un des grands sujets du film. Baltasar Kormakùr use de beaucoup de subtilité pour nous amener le fait que le père et la fille sont des victimes de la bombe atomique. 
L'histoire est dramatique, extrêmement émouvante et l'on arrive peu à peu, à la conclusion du film, à refaire tout le cheminement de cette relation interrompue du jour au lendemain. 
Dans la dernière partie du film en effet, Kristofer arrive en pleine pandémie au Japon pour retrouver enfin sa Miko qui lui donnera toutes les explications qu'elle n'a jamais pu lui fournir avant. 
On aime beaucoup le cheminement que fait Kristofer au sein du restaurant japonais dans son long apprentissage de la langue mais également de la cuisine japonaise. On aime également beaucoup la relation qu'il tisse avec ces expatriés japonais, lui qui est également un expatrié. 
Notons la justesse du jeu des acteurs et actrices, qu'ils soient islandais ou japonais : Egill Olafsson (1953) et Yôko Narahashi (1947) jouent les rôles des personnages actuels de Kristofer et de Miko. Les personnages jeunes sont interprétés par  Palmi Kormakur (?) et Mitsuki Kimura (2003). Le Chef est quant à lui joué par le formidable Masahiro Motoki (1965).
Snerting / Touch, nos étreintes passées est sans aucun doute l'un des meilleurs films de cette année 2025 que nous avons pu voir en V.O.

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