lundi 19 décembre 2022

16e Biennale de Lyon Art Contemporain aux anciennes usines FAGOR

Dimanche 11 décembre, le jour où il a fait si froid et avant d'aller voir la Fête des Lumières, nous nous sommes rendus Rue Challemel Lacour dans le 7e arrondissement aux anciennes usines FAGOR, marque d'électroménagers espagnole qui a disparue en 2014 et qui commercialisait également les marques Brandt, Vedette, Sauter, Thomson, De Dietrich pour les plus connues. 
Le site quant à lui a été vendu à plusieurs reprises pour se reconvertir mais sans succès. Depuis 2017 et jusqu'en 2023; date à laquelle un dépôt des TCL devrait s'installer; les anciennes usines FAGOR accueillent la Biennale d'Art Contemporain. 

Nous débutons cette visite avec ces apparitions qui nous font trembler car elles nous rappellent les Anges Pleureurs dans la série Dr Who. Surtout ne pas les quitter des yeux, ouf ça tombe bien, ceux-là semblent être décapités. Les libanais Joana Hidjithomas (1969) et Khalil Joreige (1969) ont donné à leur oeuvre le nom de Where is my mind ?
C'est un univers très coloré et très floral que propose l'américain Buck Ellison (1987).
Le Musée des Moulages de l'Université Lumière Lyon 2 propose pas moins de 26 moulages en plâtre de statues très célèbres alignés sous des échafaudages. 
Pedro Gomez-Egana (1976) nous vient de Colombie et nous sommes enthousiasmés par ce jeu de l'espace dans des mises en scène de la vie quotidienne. En fait, si l'on regarde d'un côté ou de l'autre, on voit une succession de formes carrées ou rectangulaires mais si l'on passe au milieu, on traverse un appartement.
Mohammed Kazem (1969), Emirats Arabes Unis, quant à lui propose plusieurs tableaux de travailleurs. Nous pensions à des mineurs mais il s'agit en fait d'ouvriers de la construction.
Si le premier est coloré et rappelle les pays d'Amérique du Sud,
les suivants sont très sombres et il est nécessaire de rester un moment pour que nos yeux commencent à découvrir les scènes représentées.
C'est encore un colombien, Daniel Otero Torres (1985) qui propose une oeuvre que nous aimons avec cette association de sculptures surmontées par ce qui nous apparait être des systèmes solaires. Il représente en fait El Monumento a Los Héroes lieu de contestation depuis son inauguration à Bogota en 1825 mais qui fut démoli en 2021. L'artiste propose également des sculptures, toujours en métal de personnages ou de perroquets.
En entrant dans l'un des nombreux hangars qui accueillent cette édition 2022, nous prenons une véritable claque et tombons sous le charme de We were the last to stay du belge Hans Op de Beeck (1969). A l'intérieur, tout est gris, tout est figé, tout semble être gelé, le temps semble s'être arrêté. Nous avons sous nos yeux, une ville, abandonnée de toute vie. On a l'impression qu'une catastrophe a fait disparaitre ses habitant après un cataclysme majeur, de ceux vécus par les villes bombardées par une bombe atomique, par une catastrophe nucléaire, par l'explosion d'un volcan dont les cendres recouvriraient la ville. C'est étrange car il règne ici un silence que l'on ne discernait pas dans les autres hangars. Ce qui est encore plus étonnant dans cet univers, c'est de voir les seules couleurs présentes, les visiteurs. Ce sont eux qui apportent de la vie à ce monde mis en pause. C'est génial, nous on adore et nous n'osons pas imaginer le temps que cela a pu prendre pour obtenir ce rendu car les moindres détails sont travaillés à la perfection. C'est vraiment notre coup de cœur de cette édition.
Nous avons du mal à quitter les lieux et pourtant il y a encore beaucoup à voir.
Le suisse Julian Charrière (1987) a créé une sculpture très massive qui ressemble à des alvéoles d'abeilles. Ce sont en fait des carottages. 
Le numérique est très souvent utilisé par les artistes d'où qu'ils viennent comme les écrans géants de Sarah Brahim (1992) venue d'Arabie Saoudite, mettant en scène une chorégraphie de personnages d'un écran à l'autre.
L'allemand Clemens Behr (1985) et ses Ruines flottantes nous font penser au décor d'un studio de télévision sorti tout droit des années 70 ou 80.
Wang Shui (1986), américain, nous montre une longue tôle sur laquelle est peint des formes. Elles sont issue de sa main mais également d'une intelligence artificielle. Etonnant !
C'est avec un grand plaisir que nous rencontrons les autres membres du Peuple de Mousse créé par le finlandais Kim Simonsson (1974). C'est notre deuxième coup de cœur de cette Biennale d'Art Contemporain de Lyon édition 2022.
Le français Léo Fourdrinier (1992) nous propose également une très belle sculpture qui mélange l'art et la mécanique.
Le saoudien Abullah Al Othman (1985) nous transporte en plein centre-ville d'une cité arabe où les panneaux ne cessent de clignoter.
Que dire de l'oeuvre d'Eva Fabregas (1988) qui nous arrive d'Espagne ? Pas grand chose à notre niveau car si de loin elle ressemble à un célèbre poulet en plastique, plus on s'approche, moins on aime.
La française Sylvie Selig (1941) a peint une longue fresque racontant une histoire, pas facile à lire. 
Les personnages prennent vie sur une scène le long de la fresque. L'univers est plus dur et nous accrochons nettement moins que celui du Peuple des Mousses.
Nous terminons ce tour d'horizon par la française Sarah del Pino (1992) qui nous montre de l'amiante sous toutes ces formes dont celle-ci derrière une vitrine. On peut voir un visage, une lune dans l'espace, le masque de Dark Vador...
Bien entendu, nous n'avons pas exposé ici toutes les oeuvres mais celles qui nous ont soit le plus intéressées, soit le plus dérangées car il y en a en tout 58. 
La suite ce sera durant nos prochaines vacances...

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