vendredi 25 novembre 2022

El circuito W (partie 1)

C'est en autocar que nous nous rendons au Parque Nacional Torres del Paine, créé en 1959 et déclaré réserve de biosphère par l'UNESCO en 1978.
Si nous avons payé nos droits d'entrée avant de partir, du fait de la grève des Gardes du Parc, nous aurions pu nous en passer car nous n'avons jamais eu aucun contrôle.
La première surprise de la journée c'est la température car si nous nous attendions à une oscillation entre 5 et 10 degrés, elles varient plutôt anormalement entre 20 et 25°c ! 
Le parc s'étend sur 2 422 kilomètres carrés et possède plusieurs circuits de trek dont celui que nous allons débuter : El Circuito W. Pourquoi W ? Car son itinéraire forme cette lettre de notre alphabet.
Aucune communication téléphonique n'est possible et Internet n'est pas accessible non plus. Nous allons beaucoup apprécier cette coupure du reste du monde. 
Il est à noter que nous ne pourrons pas bivouaquer n'importe où car il est formellement interdit de monter sa tente n'importe où dans le parc et d'allumer un feu. Les incendies sont nombreux et une grande campagne vise à les limiter. Il y a donc des zone de bivouac où ont été installés des bâtiments en dur qui accueillent entre autres, des lieux où l'on peut cuisinier mais également où l'on peut prendre des douches et aller aux toilettes. Il en existe six.
- El Central
- El Chileno
- Los Cuernos
- El Francès
- Paine Grande
- Lago Grey
Un septième, Italiano, a été fermé et est abandonné.
Stratégiquement, nous décidons de monter notre tente en ce petit matin histoire de alléger nos sacs pour notre première journée de randonnée. Ils pèsent en effet environ 10kg. 
Sur les instructions de Frédéric, nous montons pour la première fois ce qui devient notre logement.
Franchement, comme point de vue, il y a pire non ?
Notre chez nous installé, nous pouvons débuter nos 30 kilomètres de marche à pieds, distance que nous allons parcourir à chacune de nos randonnées. Nous marcherons en tout et pour entre 7, 8 ou 9 heures par jour de marche.
Nous voici donc partis avec notre carte même si les itinéraires sont bien balisés, et découvrons l'un des nombreux ponts qui vont nous permettre de franchir les rivières. Ils seront tous en bois, de toutes tailles, de toutes longueurs. Quasiment pour tous, des panneaux indiquent le nombre de personnes qui peuvent l'emprunter. Pour la grande majorité, nous ne pouvons nous y engager qu'à deux au grand maximum.
Même si nous n'allons jamais atteindre de très hautes altitudes, quelques pentes seront plus ou moins difficiles. 
Traverser les pierriers en pleine chaleur fait partie de ces difficultés.
Si l'on vous a dit précédemment que les températures sont élevées, la météo en Patagonie change extrêmement rapidement et l'on peut vite avoir besoin d'un coupe-vent. 
Peu à peu, nous prenons de la hauteur et commençons à réaliser dans quel endroit nous évoluons. 
C'est le gigantisme de la nature qui nous environne qui nous étonne et c'est surtout la multitude de paysages différents que nous rencontrons au détour d'un virage, d'une montagne... qui nous surprend davantage encore.
Nous ne vous l'avions pas encore dit mais il n'y a aucun véhicule motorisé, aucune route. Les seules livraisons possibles dans les différents campements se font via des caravanes de chevaux. Les livraisons sont soit pour porter les sacs aux randonneurs fortunés (nous en avons vu quelques-uns, à majorité des Américains), soit pour livrer les petits kiosques qui permettent d'acheter de quoi manger si vous n'avez pas prévu suffisamment de nourriture. Bien entendu, nous avions été prévenus des prix forcément exorbitants et avions fait nos courses avant de quitter Puerto Natales et en emportant nos repas lyophilisés amenés de France.
De drôles de montagnes laissent la place à la verdure.
Certaines forêts sont denses. Les arbres ont des feuilles jeunes et très vertes car c'est ici le Printemps.
Certains arbres sont très grands
tandis que d'autres forêts sont épaisses.
Mais au sortir de ces bois, on découvre, là une cascade, 
là une montagne enneigée,
où là encore une rivière dans une vallée.
Les rivières sont nombreuses
et l'eau ne manque pas. Pas besoin d'ailleurs pour nous d'en faire des stocks car de partout, elle est potable et il suffit de mettre sa gourde sous une cascade pour avoir de l'eau fraîche.
Nous arrivons au campement El Chileno, 
et malgré la barrière interdisant le passage pour cause de grève des Gardes du Parc, nous poursuivons notre chemin. Nous n'avons pas fait tous ces kilomètres et ne sommes pas venus d'aussi loin pour être bloqués par un conflit social qui ne nous regarde pas.
Les vallées deviennent de plus en plus étroites.

La marche est de plus en plus difficile du fait des très nombreux pierriers.
Peu à peu, des rochers semblent s'élever vers le ciel tels des géants de granit.
Pas après pas, ces tours naturelles grandissent.
Enfin, nous voici à notre destination finale : Las Torres del Paine. 
Trois tours de granit surplombe un lac de glacier.
Sur la photo ci-dessous, du côté du ciel bleu dans le creux, c'est la Valle del Silencio. 
La première tour la plus à gauche est la Torre Sur (2850m), celle du milieu est la Torre Central (2800m) tandis que celle de droite est la Torre Norte (2260m). Le bloc de granit à droite de la Torre Norte est la Peineta. La montagne la plus proche et la plus noire est El Nido de Condor.
Nous mitraillons ce paysage merveilleux qui se présente devant nous puis nous décidons d'y faire notre pique-nique non sans avoir enfilé pulls et coupe-vents car un vent frais souffle ici assez fortement. Nous avons l'impression de vivre un rêve éveillé car nous ne les avions vues jusqu'à cet instant que dans des reportages dans des magazines ou dans des reportages à la télévision. C'est fantastique et nous apprécions le moment présent !
Lorsque le vent devient trop froid, nous prenons le chemin en sens inverse. Nous nous amusons à doubler puis à nous faire doubler par les mêmes randonneurs que nous verrons tout du long de notre trek et avec qui nous échangerons. Ils viennent des Etats-Unis, des Pays-Bas, du Chili, du Japon... Nous communiquerons plus facilement avec les néerlandais qui logeaient au même endroit que nous à Puerto Natales.
De retour au campement, nous faisons chauffer notre eau pour faire cuire grâce à nos petits réchauds nos repas lyophilisés, nous buvons nos soupes, faisons notre vaisselle. Les douches et les toilettes sont loin d'être propres; heureusement ce seront les seules dans cet état lamentable; et nous entamons notre première nuit en tente. Il faudra un moment d'adaptation et nous avouons que ce ne sont pas les meilleures nuits de nos vies mais cela reste une expérience inoubliable faite ensemble.



1 commentaire:

plou a dit…

pas d'animaux ?