William Shakespeare (1564-1616) a écrit une pièce sur l'assassinat de Jules César perpétré le 15 Mars -44. Cette pièce, si elle est rédigée en 1599, ne sera publiée qu'en 1623.
C'est donc dans la langue de Shakespeare, avec un sur titrage bienvenu car il y a beaucoup de mots utilisés dans l'ancien anglais, que nous avons assisté au TNP à cette pièce de 3h20 adaptée par le comédien et metteur en scène français Arthur Nauzyciel (1967). La troupe est américaine et les comédiennes et comédiens au nombre de 15 viennent de l'American Repertory Theatre of Boston. Il y a également deux musiciens sur scène et une chanteuse.
Jules César est sur le point d'être couronné à Rome. Cassius qui craint la dérive autoritaire de cette ascension, convainc Brutus, ami proche et allié de César, de de retourner contre lui. Entourés par un groupe de conspirateurs, les deux magistrats fomentent un complot mortel. Pendant ce temps, à Rome, le peuple a faim et le mécontentement gronde...Si nous avions une grande crainte du fait de la durée de cette pièce, nous avons été assez rapidement rassurés par la mise en scène qui sort totalement de ce que l'on pouvait imaginer. Les personnages sont bien loin d'être habillés à la mode romaine car ils sont en costumes cravates, les femmes dans de belles robes rappelant la mode des années 1960. Le mobilier vient de cette époque. Les musiciens et la chanteuse interprètent également des chansons de jazz de ces années-là.
Les pauses musicales permettent de digérer les longs monologues et de donner du rythme à cette pièce. Si l'anglais est la langue parlée, l'un des personnages s'exprime en langue des signes qui n'est malheureusement pas traduite même si l'on parvient tout de même à en comprendre le sens.
Le thème de ce pouvoir qui tombe dans les mains d'un seul homme et l'envie que cette puissance peut engendrer chez les autres est toujours d'actualité et rien ne semble avoir changé depuis l'assassinat de César. Il me semble bien que l'un des comédiens a fait d'ailleurs référence à notre Histoire très actuelle en faisant le geste ignoble perpétré par ce dangereux et fou furieux milliardaire américain il y a quelques jours lors de l'investiture de son écœurant, dégénéré et dangereux "césar" actuel.
L'Histoire n'est qu'une éternelle répétition ?...
Julius Ceasar était à notre goût et nous avons été emporté par le dynamisme, l'éloquence de la troupe et les superbes chansons jazz interprétées par Marianne Solivan.
N'ALLEZ PAS PLUS LOIN SI VOUS VOULEZ ALLER VOIR CETTE PIECE, NOUS VOUS PARLONS DE LA FIN
Le final est grandiose, à l'américaine car toute la troupe se lance dans une chorégraphie au son d'une chanson dont j'ai oublié le nom. D'autres sont très bonnes comme My body is a cage (2007) du groupe Arcade Fire lorsque César réapparait après ses 23 coups de poinçons qui le tue.
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