lundi 11 octobre 2021

Les Gorges de la Loire

Les services météorologiques nous avaient annoncé un dimanche ensoleillé, il le fut même si le soleil est apparu vers midi et malgré le vent du Nord qui refroidissait les températures la journée fut belle.
Cette météo clémente nous a permis d'aller randonner et de découvrir les Gorges de la Loire.
Notre départ s'effectue précisément de Saint-Victor-sur-Loire mais nous y reviendrons ultérieurement.
Comme cela arrive parfois, nous démarrons par une longue montée dans la forêt.
Nos imaginations transforment cette souche en un lapin pétrifié.
L'Automne commence à s'installer et même si les feuilles n'ont pas encore changé de couleurs, les châtaignes jonchent le sol. Malheureusement, les spécialistes nous ont devancé et il n'en reste que de minuscules mais aussi... toutes les bogues.
L'effort de démarrage est vite récompensé par la vue sur la Loire et ses gorges depuis le Plateau de la Danse.
Il faut savoir que le niveau du fleuve était nettement plus bas et les gorges encore plus impressionnantes. La montée des eaux est due à la construction du Barrage de Grangent en eaux depuis 1957.
Mais ce matin, le brouillard s'est invité. Il apporte un certain charme aux lieux.
Après des discussions avec des ligériens nous amusant de notre notre éternelle rivalité avec nous autres rhodaniens, nous reprenons notre marche.
Voici un âne solitaire,
et également des troupeaux de vaches avec ici une ribambelle de veaux 
et là de belles bêtes à cornes (pointues).
Nous voici rendus au Chemin des Serves. Ce mot étant inconnu du vocabulaire de Frédéric, je lui traduis dans son propre langage : une serve dans notre parler de rhodaniens habitant proches de la Loire (quand j'étais enfant) est une boutasse dans le parler isérois de Frédéric.
En images, une serve c'est ça :
Si nous sommes habitués de toutes sortes de baies, celles-ci nous sont inconnues.
Nous nous enfonçons une nouvelle fois dans la forêt pour nous rapprocher à nouveau de la Loire.
Il est l'heure pour nous de pique-niquer sous le regard curieux d'un troupeau de chèvres en contrebas.
Plus loin, ce sont deux moutons qui nous observent eux aussi. Ceux là semblent être complètement perdus dans une habitation dont on ne sait si elle est abandonnée ou squattée !
Peu à peu, notre descente se précise
et nous parvenons au niveau du fleuve où, dans une petite crique, à l'abri du vent du Nord, nous buvons un café resté bien chaud dans notre bouteille thermos.
Car malgré la disparition du brouillard et l'apparition du soleil, la bise est violente.
Le long de la Loire, subsistent quelques souches d'arbres qui à force d'être submergées et émergées ont pris l'aspect de sculptures de pierre. 
Souvenez-vous, nous vous avons dit que le Barrage de Grangent a fait monter le niveau de la Loire en 1957 engloutissant des anciennes maisons
mais également une voie ferrée et tous ses ouvrages d'art.
Selon les saisons, les anciens ponts et viaducs apparaissent.
Ici, on ne voit que le plateau du dessus, là où la voie ferrée passait.
mais si l'on revenait au niveau naturel du fleuve, on découvrirait ceci :
le premier viaduc de la Loire construit entre 1881 et 1884 dont la première pierre est visible à Saint-Victor-sur-Loire.
Incroyable non ?
Et ces vestiges ne s'arrêtent pas là puisqu'on peut également voir d'anciens tunnels apparaissant et disparaissant selon le niveau de l'eau.
Voici une idée du tracé de la voie ferrée avec sans doute des viaducs dessous.
Le tunnel de plus près.
Il a été muré mais cela n'a pas empêché les intrusions malgré l'eau stagnante qui ne donne absolument pas envie d'y plonger le moindre orteil.
Notre randonnée se poursuit en imaginant le tracé de cette ancienne voie ferrée représentée par une flèche blanche et tout ce qui peut se trouver dans les profondeurs.
Nous voici de retour à notre point de départ, le paysage est différent de celui observé il y a quelques heures.
Quelques pas supplémentaires nous mènent à Saint-Victor-sur-Loire que nous pensions être un village mais qui est en réalité un quartier de Saint-Etienne depuis 1969.
Oui, oui, vous avez bien lu, c'est l'un des 24 quartiers de Saint-Etienne alors que treize kilomètres les séparent et que deux communes; Roche-la-Molière et Saint-Genest-Lerpt; se trouvent entre ce quartier et la cité stéphanoise !
Nous voici donc à Saint-Etienne !
Il n'empêche que Saint-Victor-sur-Loire doit être le plus beau des quartiers stéphanois.
Cette maison située sur la place principale est superbe avec son lierre qui a débuté son changement de couleur.
Les ruelles sont piétonnes et remplies de charme.
La maison aux lierres, est fermée et portes et fenêtres sont protégées par de lourdes mais jolies grilles.
L'église Saint-Victor date de 1070.
Certaines des maisons ont la chance d'avoir ce beau panorama sur les Gorges de la Loire.
Le jardin à la française du château est entretenu de manière impeccable.
Il en va de même pour l'ancien cimetière.
Dans le parc du château, demeure fermée à notre passage, nous découvrons des statues 
dont celle d'une star locale Henry's (1931-2013).
Voici l'un de ses exploit au Barrage de Grangent en 1962.
Cliquez ici.
On comprend vite pourquoi finalement ce qui aurait pu être un village est un quartier de Saint-Etienne : la présence du Lac de Grangent formé par le barrage. C'est à cet endroit que toute une série de sports nautiques peuvent être pratiqués mais c'est surtout l'endroit où l'on peut sa baigner sur la Grande plage des Stéphanois.
Et oui, la cité que l'on imagine grise et triste, possède une plage !


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